Avec sept trophées aux Bafta, les Césars britanniques, Jean Dujardin et toute l’équipe de Michel Hazanavicius ont fait un triomphe. Mais la success-story continue : après Londres, le film sera bientôt en piste pour les Césars à Paris et les Oscars à Los Angeles.
[image:1,l] Bravant le froid londonien, Jean Dujardin, Michel Hazanavicius et toute l’équipe française de The Artist posaient déjà, tout sourire, dimanche 12 février 2012 au soir, devant les photographes du monde entier sur le tapis rouge du Royal Opera de Covent Garden. C’était juste avant le début de la cérémonie des 65e Bafta, l’équivalent britannique des Césars français ou des Oscars américains. Avec pas moins de douze nominations sur vingt-cinq, cette œuvre muette et en noir et blanc, produite par Thomas Langmann, avait en effet de grandes chances de rafler la mise. Et le succès fut bel et bien au rendez-vous: sept trophées, dont les trois plus prestigieux.
Une pluie de récompenses
Rien, pourtant, n’était gagné d’avance dans cette cérémonie où le cinéma britannique était à l’honneur, avec cinq films nominés : La Dame de fer, La Taupe, My Week With Marilyn, We Need To Talk About Kevin et Tinker Tailor Soldier Spy. Et où concourraient aussi des poids lourds du cinéma tels Brad Pitt et George Clooney, stars anglo-saxonnes à qui la statuette du meilleur acteur est généralement réservée.
On se retient mal, aussi, de pousser un cocorico. Quel triomphe pour Jean Dujardin, sacré meilleur acteur pour son interprétation de George Valentin ! Même l’idole de Dujardin, Jean-Paul Belmondo, plusieurs fois nominé, n’avait réussi un tel exploit. Dujardin s’offre le plaisir de coiffer au passage Gary Oldman (nominé pour La Taupe), Brad Pitt (dans Moneyball) et George Clooney (pour son rôle dans The Descendants).
Sacré meilleur réalisateur, Michel Hazanavicius surclasse quant à lui de ses deux concurrents : Martin Scorcese pour Hugo Cabret, Nicolas Winding Refn pour Drive.
Petite déception, en revanche, pour Bérénice Béjo. Déjà revenue bredouille des Golden Globes, elle voit une nouvelle fois la statuette lui échapper face à Meryl Streep, sacrée meilleure actrice pour son interprétation de Margaret Thatcher dans La Dame de fer.
Mais par delà les individus, c’est toute l’équipe qui est récompensée avec le Bafta du meilleur film. The Artist empoche également quatres autres récompenses : meilleure musique signée Ludovic Bource, meilleur scénario original, meilleurs costumes et meilleure photo.
« Je suis surpris, a déclaré Michel Hazanavicius avec humour après avoir reçu le prix du scénario original des mains de l’actrice Christina Ricci. Beaucoup de gens pensaient qu’il n’y avait pas de scénario. Donc les Anglais sont très intelligents. »
The Artist poursuit sa conquête
Lancé dans sa carrière internationale lors du dernier Festival de Cannes, The Artist avait déjà raflé trois Golden Globes le 15 janvier dernier. La route vers la gloire se poursuit. Les Bafta sont en effet l’avant-dernière étape du « grand chelem » : après viennent les Césars à Paris, le 24 février, puis le grand final avec les Oscars, le 26 février à Los Angeles.
Le triomphe de The Artist est un événement historique pour le cinéma français. C’est la première fois depuis 2008, où Marion Cotillard avait fait un tabac avec La Môme d’Olivier Dahan, qu’un film français a une de nouveau toutes les chances de remporter un véritable succès mondial.
Parmi les récompensés aux Bafta :
Meilleur film :
The Artist de Michel Hazanavicius
Meilleur film britannique et meilleure adaptation :
La Taupe de Thomas Alfredson
Meilleur film étranger :
La Piel que lo habito de Pedro Almodovar
Meilleur réalisateur
Michel Hazanavicius pour The Artist
Meilleur acteur
Jean Dujardin pour The Artist
Meilleure actrice
Meryl Streep pour La Dame de fer
Meilleur second rôle masculin
Christopher Plummer dans Beginners
Meilleure second rôle féminin
Octavia Spencer pour La Couleur des sentiment