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La famine menace au sud du Soudan

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[image:1,l]La guerre persiste dans les régions des monts Nuba et du Nil Bleu, au sud de l’actuel Soudan. Bientôt, l’insécurité alimentaire atteindra le niveau de famine, assurent les experts de l’Organisation pour la nourriture et l’agriculture de l’ONU et Zachary Vertin, analyste pour l’International Crisis Group.  

Un conflit constant

Depuis juin, le gouvernement de Khartoum s’est engagé dans une lutte contre les forces d’opposition, dans un premier temps dans le Kordofan du Sud, puis dans la région du Nil Bleu.

Au nord du Kordofan, des combats entre le gouvernement de Khartoum et les rebelles ont précédé l’accès à l’indépendance du Soudan du Sud. Mais ils ont été pour la plupart de faible intensité : les avions du régime de Khartoum ont patrouillé, lâchant quelques bombes. Quelques personnes sont mortes, d’autres ont été mutilés.

Les relations entre le Soudan et le nouveau Soudan du Sud, qui a fait sécession le 9 juillet 2011, après un référendum d’autodétermination, se sont brusquement tendues en janvier, suite à l’interruption de la fourniture de pétrole au Soudan par Juba, la capitale du Soudan du Sud. Khartoum, qui accuse Juba de soutenir les rebelles sur son territoire, a bombardé son nouveau voisin en même temps qu’il relançait hostilités dans toute les régions frontalières : Darfour, Kordofan, régions du monts Nuba et du Nil Bleu.

En plus de l’interruption du commerce dans les zones de conflits, le gouvernement a pris la décision de bloquer l’accès des organisations humanitaires aux civils les plus touchés. Et pourtant, une aide serait plus que nécessaire.

Affamer, une méthode aussi efficace qu’inhumaine

Effrayés par les bombardements, les Soudanais des régions concernées ont trouvé refuge dans des caves au cœur de la chaine des monts Nuba. Bien qu’à l’abri des bombe, les villageois réfugiés dans les montagnes n’ont pas pu cultiver leurs terres et les travaux d’agriculture ont été interrompus.

Les mois ont passé, les récoltes s’annoncent minces et aucune aide humanitaire n’a toujours accès à la zone. La population est affamée et les premiers à tomber, faute de nourriture, ne vont pas tarder. Le peuple va mourir, les rebelles aussi, si bien que Khartoum n’aura même pas besoin de les attaquer à nouveau.

Une tactique immorale, qui n’a pas manqué d’inquiéter les chefs d’États africains lors du sommet annuel de l’Union africaine à Addis Abeba, le 26 janvier 2012. De son côté, le président américain Barack Obama demandait déjà à Khartoum d’ouvrir un couloir humanitaire « suffisant et durable » en novembre dernier.

Au Soudan du Sud, de violents conflits intercommunautaires

[image:2,s]Depuis décembre 2011, et surtout au cours des dernières semaines, l’Etat de Jonglei, au Soudan du Sud, est entré dans une spirale de violences intercommunautaires meurtrières. Le bilan serait près d’un millier de morts, selon les Nations unies. Des opérations de razzias et de contre-razzias, ayant pour enjeu des milliers de têtes de bétail, auraient opposé les ethnies Murle, Nuer et Dinka dans la localité de Pibor, malgré la présence de Casques bleus de l’ONU et de troupes de l’armée régulière. Juba accuse Khartoum d’armer les groupes et d’attiser les haines.

Une difficile réconciliation

Chaque pays accuse ainsi l’autre de soutenir des mouvements rebelles pour semer le trouble chez lui. Les deux pays ne parviennent pas à s’entendre sur le partage des revenus pétroliers, essentiels pour les deux économies, ni sur le rapatriement des Sud-Soudanais vivant au Soudan, qui seraient encore près de 700 000.

La guerre civile au Soudan a fait près de deux millions de morts en vingt ans.

Global Post/ Adaptation rédaction JOL Press. 

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