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La mondialisation pour les nuls ou comment ne pas s’en faire tout un monde…

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L’individu est mondial, sa télé aussi…

A quand la mondialisation positive ?

Pendant que nous ployons tous sous le discours monomaniaque de nos candidats en lice pour la présidentielle : mondialisation (le diable), dette (à qui la faute ?), l’industrialisation (quelqu’un veut construire des voitures pour 250 euros/mois ?) que nous cherchons désespérément un propos un peu visionnaire, un projet un peu fédérateur, une idée autre qu’une vieille antienne, le monde (je n’ose écrire la mondialisation) continue son chemin.

Point n’est besoin de tirade sur la civilisation pour savoir que la culture française a toujours été un élément important pour les politiques comme pour la population. Cette culture s’est montrée suffisamment forte ces dernières décennies pour que nous ayons encore, contrairement à l’Italie, un cinéma vivant et une industrie des médias dynamique. Pour combien de temps ?

Dans un silence assourdissant se dessine un paysage médiatique radicalement différent de celui que nous avons connu.

Google, l’iTunes de l’audiovisuel ?

Google, qui se positionne depuis deux ans, vient de présenter sa nouvelle version de Google TV. Google TV fonctionne comme une plate-forme permettant au « telespectacteur » d’intégrer un eco-système multi-écran : vous créez un compte sur votre ordinateur, vous êtes prévenus d’un programme sur votre smartphone, vous le regardez sur votre télé tout en le commentant avec vos amis sur votre tablette.

La TV connectée est prête et entre dans les usages. En  2013, 70% des téléviseurs vendus seront connectés [1]. Pis, cette émergence n’est pas technologique mais répond à une demande massive initiée par le public. Aujourd’hui, une personne sur 7 regarde la télévision sur son ordinateur [2], et cela atteint un tiers pour les plus jeunes. Quant aux « digital natives » (nés après 1985) ils ne manifestent plus d’intérêt du tout pour la télévision lui préférant n’importe quel système mobile dès lors qu’il est connecté.

La révolution qui se dessine n’est pas technologique, c’est une révolution dans le mode de consommation. A trop s’entêter sur la régulation sans se mettre à l’écoute des attentes de leurs publics, les majors du disque ne se sont jamais vraiment remis de l’arrivée d’Itunes. Il n’est pas anodin de relever que c’est un fabricant d’ordinateurs qui a déstabilisé le monde de la musique.

La délinéarisation : fin des télés ?

Doit-on attendre le même phénomène dans l’audiovisuel ?

Confrontée à la délinéarisation des contenus, ce sont leurs marques que les groupes audiovisuels français risquent de voir disparaitre.

Quand on consomme du TF1 en replay pour revoir un épisode de « Dr House », que mémorise-t-on comme « marque » ? Celle de la série, ou celle du diffuseur ? Le déploiement d’une économie cross-media autour de ce contenu, bénéficie-t-il à TF1 ou à la « marque communautaire Dr House » ?

La délinéarisation peut potentiellement étouffer les marques medias en les dissolvants dans le contenu et le support. L’industrie de la production de contenus est massivement américaine, les fabricants de télévision sont en Asie. « Où sont nos chaines ?!… » chantera bientôt le clone de Patrick Juvet….

Les groupes audiovisuels se battent pour mettre en place des barrières juridiques, investissent tous azimuts dans le CRM et tous ses dérivés, cela suffira-t-il ?

Ne serait-il pas temps de s’interroger en profondeur sur les changements de mentalités du « téléspectateur » [3], d’observer comment il se meut au cœur de cette mondialisation culturelle des réseaux qui constitue son quotidien plutôt que batailler pour maintenir des taux d’audience nationaux dont chacun sait qu’ils sont de plus en plus théoriques. In fine, c’est tout de même lui qui détermine le prix d’une page de publicité or celle-ci a déjà amorcé son grand virage vers le web mondial

> [1] GFK

> [2] CREDOC

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