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Le Cameroun, nouveau cimetière des éléphants

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[image:1,l]Le Cameroun subit de plein fouet les effets du commerce de l’ivoire des éléphants. Deux cents éléphants ont été massacrés pour alimenter les marchés d’Asie et d’Europe. Un véritable drame au sein même du parc national Bouba Ndjida.

Des braconniers lourdement armés

Le marché de l’ivoire attire de plus en plus de braconniers enclins à se radicaliser dans leur mode de fonctionnement. Souvent originaires du Soudan ou du Tchad, les braconniers sont équipés d’armes modernes, leur but étant de se faire le plus rapidement de l’argent facile

Ces bandes, qui peuvent compter jusqu’à une cinquantaine de personnes, sont très bien organisées. Elles se scindent en groupuscules une fois qu’elles franchissent la frontière camerounaise. Ces petits groupes ratissent la zone frontalière en vue d’abattre les pachydermes, souvent avec l’aide des populations locales à qui ils laissent la viande des carcasses. 

Céline Sissle-Bienvenu, directrice du Fonds internationale pour la protection des animaux, dénonce ce trafic : « L’ivoire est exporté illégalement hors d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale pour alimenter les marchés d’Asie et d’Europe. L’argent récolté finance l’achat d’armes qui serviront dans des conflits régionaux tels que ceux du Soudan et du Centrafrique ». Une opinion aussi partagée par le gouverneur du nord du Cameroun, Gambo Haman : « Nous sommes devant un cas très sérieux de braconnage transfrontalier ».

Un trafic international

Alors que deux cents éléphants ont été tués dans le parc national Bouba Ndjida, surnommé « le cimetière des éléphants », les experts mettent en cause l’augmentation de la demande d’ivoire dans les marchés asiatiques et européens. Les braconniers n’épargnent même pas les défenses des jeunes éléphanteaux. Ceux qui échappent à la folie des braconniers deviennent orphelins et risquent de mourir de faim.

Traffic, le réseau de surveillance du commerce de la faune et de flore sauvages, a qualifié l’année dernière d’«annus horribilis », année horrible en latin, puisqu’il y a eu un nombre important de saisie d’ivoire, indiquant que le braconnage était encore en augmentation.

Et le bilan pourrait encore s’alourdir puisque toutes les parties du parc n’ont pas été inspectées.

GlobalPost/Adaptation Sabrina Alili pour JOL Press

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