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Le dilemme du Grec : se loger ou se nourrir

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[image:1,l] Dimanche 12 février, le Parlement grec adoptait son 6e plan de rigueur. Une économie de 1,5 % du PIB, à savoir 3,3 milliards d’euros, exigée par les créanciers du pays.

Salaire minimum en chute libre

Parmi les principales mesures prévues dans ce nouveau plan d’austérité, la réduction du salaire minimum de 22 %, le faisant passer à 586 € bruts par mois, la fin des hausses automatiques de salaire, la privatisation de certaines entreprises, la suppression de 15 000 postes de la fonction publique dans les collectivités locales.

199 députés sur 300 ont donc approuvé ce plan afin de recevoir une aide de 130 milliards d’euros et permettre l’effacement d’une certaine partie de la dette du pays.

Pour les opposants, qui ont manifesté leur colère dans les rues d’Athènes, ce dernier plan d’austérité consacre la mise à mort de tout un pays. C’est à croire, selon eux, que la troïka (FMI, Banque centrale européenne et Union européenne) a définitivement décidé de les tuer. La Grèce est entrée dans un cercle vicieux dont il est difficile d’imaginer une issue heureuse.

Le calvaire quotidien des Athéniens

Car cette baisse des salaires annonce une vague de pauvreté, déjà amorcée depuis plusieurs mois, pour toute la population. La vie à Athènes devient de plus en plus chère et avec ce maigre revenu, plus question de parler de réduction du budget familial.

Pour louer un deux-pièces dans la capitale, il faut compter 350 €. Un plein d’essence coûte environ 80 €, un abonnement TV+Internet, 33 €. Pour passer une soirée au restaurant, il faut compter 15 € et un simple café en terrasse coûte environ 2,80 €.

Si le smicard grec veut vivre dans un appartement, se rendre à son travail en voiture – en considérant qu’il n’a besoin que de deux pleins par mois – et s’offrir le luxe d’un accès Internet (pour chercher un autre travail, par exemple), il lui restera donc environ 10 € sur son compte à la fin du mois. A ce prix-là, il ne se nourrit qu’une fois par mois et ne paye évidemment aucune facture.

Cette mesure ressemble bien à un assassinat dans les règles.

Témoignage d’une enseignante à Athènes

Une enseignante de grec et d’histoire à Athènes témoigne de son quotidien. Entre baisse des salaires et augmentation du coût de la vie, les Grecs comme elle sont démunis. Son inquiétude grandit pour son fils de 24 ans, au chômage. Selon elle, l’expatriation est la seule solution.

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