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Le Portugal, nouveau malade de l’UE ?

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[image:1,l] Il s’agirait de la plus grande manifestation depuis trente ans au Portugal. D’après les organisateurs, le défilé contre l’austérité a rassemblé, samedi 11 février 2012, pas moins de 300 000 mécontents dans les rues de Lisbonne. Ces protestations avaient lieu alors qu’arrivaient dans le pays une délégation d’experts de la fameuse « troïka » (FMI, Commission européenne, Banque centrale européenne) venus discuter des conditions d’attribution d’un prêt géant de 78 milliards d’euros.

Ce plan de sauvetage, décidé en mai 2011, a pour but d’éviter au Portugal de sombrer comme la Grèce. Régulièrement annoncé comme le prochain Etat européen à risquer la faillite, le Portugal connaît un taux de chômage de 13,5 % et une dette égale à 115 % de son PIB. Pourtant, l’humeur générale à Lisbonne n’est pas si morose. Les manifestants ne croient pas à un scénario catastrophe : selon eux, les mesures d’austérité n’auront comme seule conséquence que la destruction des avantages qui permettent au Portugal de s’en tirer pas trop mal.

Une situation meilleure que la Grèce

Car indéniablement, le pays a encore des atouts dans sa manche : avec les revenus du tourisme qui battent des records, des réformes d’austérité déjà votées, une solide majorité gouvernementale au Parlement et une opposition prête à coopérer, le Portugal peut espérer s’en sortir sans trop de casse. La bienveillance de la Chine, sa participation aux programmes de privatisations et les bonnes relations commerciales avec les anciennes colonies (Brésil et Angola) apportent également un espoir de sortie de crise supplémentaire.

Enfin, les instances dirigeantes de l’UE semblent faire confiance au gouvernement portugais. Le plan clair de sortie de crise présenté par le pays a été bien mieux perçu que les indécisions grecques à répétition.

Si le Portugal est indéniablement dans une mauvaise passe économique, nombre de facteurs pourraient ainsi lui permettre d’éviter le pire en se serrant la ceinture.

De nouvelles manifestations sont néanmoins attendues au Portugal le 29 février.

GlobalPost/Adaptation Emmanuel Brousse pour JOL Press

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