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Le président-candidat présente son budget

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Barack Obama était à Annandale, en Virginie, lundi 13 février. Il a profité de ce déplacement pour présenter le projet de budget 2013 du gouvernement qui sera désormais étudié par le Congrès.


Préserver la croissance


Difficile de ne pas voir dans le projet de l’administration Obama un étalage des thèmes de campagne du candidat à sa propre succession le 6 novembre prochain.


Barack Obama commence par renoncer à une de ses promesses. Contrairement à ce qui avait été annoncé, le déficit des Etats-Unis ne sera pas réduit de moitié. Le président a de nouveaux projets pour son pays, tout du moins de nouvelles priorités, préserver la croissance est devenu plus important que d’imposer des mesures d’austérité.


Ce projet de budget prévoit donc un déficit de 90 milliards de dollars contre 1 330 milliards cette année. Cette somme est supérieure aux prévisions avancées en septembre et représente 5,5% du PIB pour 2013 contre 8,5% en 2012.


Taxer les riches


En termes de recettes pour cette année fiscale qui commencera en octobre prochain, Barack Obama est fermement décidé à faire la guerre aux riches. La « justice sociale » semble être devenue un des thèmes de campagne privilégiés du candidat démocrate. Dans la lignée de son discours sur l’état de l’union prononcé le 24 janvier dernier, Barack Obama a confirmé sa volonté de taxer à un minimum de 30% toutes les personnes gagnant plus d’un million de dollars par an. La « règle Buffet » du nom du milliardaire Warren Buffet pourrait donc être mise en application, elle pourrait représenter 4 000 milliards d’économie sur 10 ans.


« Nous avons construit ce budget autour de l’idée que notre pays a toujours donné le meilleur de lui-même quand chacun avait son compte. » déclare le président.


L’administration Obama se sent pousser des ailes depuis que le taux de chômage a miraculeusement diminué de 8,7% à 8,3% en deux mois. « Je récuse la politique du « débrouillez-vous » qui a creusé le fossé entre Américains riches et pauvres. Au moment où notre économie renoue avec la croissance et crée des emplois, à un rythme plus soutenu, nous devons faire tout notre possible pour préserver la reprise. »


Finalement, Barack Obama compte bien faire de larges coupes dans le financement de Medicare et Medicaid pour économiser 360 milliards de dollars.


Encourager l’emploi


Pour encourager la baisse du chômage, 350 milliards de dollars seront alloués à des programmes de création d’emplois. Pour doper ce secteur, le gouvernement prévoit également une augmentation des déductions fiscales.


Autre point important, les infrastructures du pays. 476 milliards seront destinés à de grands travaux (réseaux routiers, ferrés, ainsi que la construction d’établissements scolaires). Ce dernier projet sera notamment financé grâce aux coupures réalisées dans le budget de la Défense.


« La plupart des Américains comprennent qu’un réseau d’infrastructures croulant n’est pas la meilleure manière de construire une économie sur la durée. » explique Jack Lew, directeur de cabinet de la Maison Blanche.


L’administration Obama entend également augmenter les effectifs dans les secteurs de l’éducation, de la police et des pompiers.


Le financement du post-Printemps Arabe


Comme à son habitude, le gouvernement américain continuera de financer l’armée égyptienne malgré la polémique suscitée par les poursuites engagées contre des ONG américaines en Egypte. 1,3 milliards de dollars seront alloués à l’armée, comme les années précédentes.


Barack Obama compte également soutenir les pays du Printemps Arabe. 800 millions de dollars sont ainsi prévus.


Les Républicains se soulèvent contre un discours de « présidentiable »


C’est en candidat à la présidentielle que Barack Obama a présenté son budget qui pourrait lui tenir lieu de feuille de route. Un programme dans la lignée de son discours sur l’état de l’union que ses adversaires républicains n’ont pas été longs à attaquer.


Mitt Romney, principal candidat aux primaires républicaines, directement visé par la « règle Buffet » car imposé, pour le moment, à hauteur de 15% a déclaré « le budget d’Obama est une insulte aux contribuables américains. »


Mitch McConnell, chef de la minorité républicaine au Sénat s’est soulevé contre ce discours de « présidentiable » du président de la République. « Ce projet n’est pas du tout une loi de financement, c’est une plateforme de campagne. Il est mauvais pour les créations d’emplois, mauvais pour les retraités et il va aggraver la situation économique. »

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