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Les charges s’accumulent contre Megaupload

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[image:1,l] Elles seront finalement au nombre de treize. Les cinq charges retenues contre Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, le fondateur et patron de Megaupload, et six de ses compères ont été multipliées par le Département de la justice américaine (DoJ) le 16 février. Aux accusations de blanchiment d’argent, de fraude, de racket en bande organisée et d’infraction aux droits d’auteurs dévoilées par un tribunal de l’Etat de Virginie le 19 janvier dernier, s’ajoutent de nouvelles charges d’escroquerie et de violation de droits d’auteurs.

Un risque de condamnation renforcé

[image:2,h]Il sera dur pour les dirigeants de Megaupload de plaider la bonne foi maintenant que leur dossier s’est fortement alourdi. En particulier depuis que des mails échangés entre les administrateurs, et récupérés par les enquêteurs, ont révélé que ces derniers ont fait semblant de supprimer des contenus signalés – susceptibles de violer des droits d’auteurs – aux autorités. Ces fichiers étaient en réalité conservés sur les serveurs.

Et le DoJ ne s’est pas arrêté là. La justice américaine a découvert que le site mettait en ligne des vidéos de Youtube afin de donner une apparence « légale » au site fermé par le FBI le mois dernier. Ces nouvelles preuves confirmeraient les nombreuses violations des droits d’auteurs commises par le site en mettant à la disposition des internautes des œuvres protégées.

Sur le fond, ces nouveaux éléments apportés au dossier vont être déterminants, puisque c’est cette semaine que la justice néo-zélandaise doit rendre son verdict sur la demande d’extradition de Kim Dotcom, arrêté dans sa propriété d’Auckland en janvier.

Des internautes rémunérés

Et le scandale continue. Les mails saisis ont fourni la preuve qu’un membre de Megaupload connu sous le pseudonyme « VV » a alimenté le site avec 16 950 fichiers permettant de générer près de 34 millions de pages vues. Une contribution qui a un prix : « VV » aurait reçu 3 400 dollars de la part de l’entreprise au cours des deux dernières années.

L’enquête met aussi en exergue que Megaupload ne comptait pas 180 millions d’inscrits comme la société le prétendait, mais 66,6 millions, dont 90% n’auraient jamais envoyé le moindre fichier, utilisant uniquement le serveur pour du téléchargement illégal.

La génération Y en deuil

Mais la première victime de la fermeture de Megaupload reste avant tout ces milliers de jeunes de la génération Y – celle ayant grandi avec Internet et les jeux vidéos – qui avaient pour habitude de visionner de nombreux films ou séries sur le site de partage de fichiers.

« Je me sens vraiment coupée de toute une culture à laquelle on avait accès grâce à Megaupload », confiait Miloon à 20 Minutes. « Entreprise de crime organisé » pour la justice américaine, Megaupload était avant tout, à ses yeux comme à ceux de beaucoup d’autres jeunes, un moyen d’accéder à des millions de contenus pour ces internautes avides de culture et souvent freinés par le prix des billets au cinéma. 

Mais qu’ils se rassurent, depuis la fermeture du site de téléchargement, des dizaines d’autres ont pris la relève et le piratage continue… 

De nombreux soutiens au fondateur du site sont apparus sur la toile, qui dénoncent le caractère arbitraire de la justice. [image:3,n]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Libéré de prison mais privé d’Internet

Après plus d’un mois de détention préventive, Kim Dotcom a été libéré sous caution le 22 février. « Je suis soulagé de pouvoir rentré à la maison, de retrouver mes trois enfants et ma femme qui est enceinte. Vous comprendrez que c’est tout ce que j’ai envie de dire pour l’instant » a-t-il déclaré à sa sortie du tribunal.

Mais le juge Nevin Dawson, en charge de l’affaire, a néanmoins posé quelques conditions : bracelet électronique, déménagement dans une demeure modeste, interdiction de se connecter à internet ou de réserver un hélicoptère. Il reste toujours visé par la demande d’extradition des Etats-Unis. 

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