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Les Iraniens se mobilisent pour Moussavi et Karoubi

[image:1,l] Les rues de Téhéran étaient sous haute surveillance policière, mardi 14 février, à l’occasion de l’anniversaire de l’assignation à résidence de deux leaders de la dissidence iranienne, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi.

Rendez-vous fixé sur un billet de banque

Un appel à manifester avait été lancé par le Conseil vert de l’espoir, un mouvement d’opposants iraniens expatriés soutenant le Mouvement vert, né de la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en 2009.

Le rendez-vous avait été fixé place Enqelab, à 16 heures. Cela faisait quelques jours que les Iraniens se passaient le mot, se glissant discrètement des billets de banque sur lesquels avaient été inscrits le lieu et l’heure du rendez-vous. Car le gouvernement avait tout prévu. Une semaine avant le jour J, tous les réseaux sociaux mais aussi les serveurs de messageries électroniques avaient été bloqués. Mardi 14 février, ce sont les services de messageries SMS qui ont été fermés.

Timide manifestation farouchement encadrée

Malgré tout, quelques Iraniens ont pu manifester, en silence, comme le montre cette vidéo. Un timide attroupement de deux heures qui a tout de même été sanctionné par l’arrestation d’une dizaine de personnes.

Ce n’est pourtant pas la volonté qui manquait aux Iraniens. Un an jour pour jour après la manifestation du 14 février 2011, les discrets dissidents demandent la libération des hérauts de la contestation.

Le Printemps iranien n’aura pas lieu

L’année dernière, à la même époque, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi appelaient les Iraniens à manifester contre le gouvernement. Les Printemps arabes animaient de nombreux pays au Moyen-Orient et au Maghreb, l’Iran ne voulait pas être en reste, beaucoup n’ayant pas digéré la réélection très controversée de Mahmoud Ahmadinejad en 2009.

C’est depuis cette élection, d’ailleurs, que les deux hommes sont devenus des figures de proues du mouvement de contestation.

Assignés à résidence depuis un an

Mir Hossein Moussavi a été Premier ministre de 1981 à 1989, le dernier avant que cette fonction ne disparaisse de l’organigramme de l’Etat iranien. Il a également été candidat, en 2009, face à Mahmoud Ahmadinejad, et favori de la course jusqu’au jour du scrutin.

Mehdi Karoubi est un membre du clergé iranien et a été président du Parlement entre 1989 et 1992, puis entre 2000 et 2004. Ce dernier se considère comme un disciple de Rouhollah Khomeini, le guide spirituel de la révolution de 1979 qui a renversé le Shah d’Iran.

Ils ont été arrêtés il y a tout juste un an, après avoir appelé à une manifestation non-autorisée par le gouvernement. Considérés comme « contre-révolutionnaires » par l’Etat, ils ont été assignés à résidence et n’ont, depuis, aucun contact avec l’exterieur. Bien que la communauté internationale appelle vivement à la libération des deux hommes, le gouvernement n’a jamais, pour le moment, fait part de sa volonté de leur rendre la liberté. 

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