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L’USS Abraham Lincoln dans le détroit d’Ormuz

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[image:1,l] Mardi 14 février 2012, un porte-avions nucléaire américain a navigué dans le détroit d’Ormuz, tout près des frontières de l’Iran.

L’Abraham Lincoln patrouille dans le détroit

L’USS Abraham Lincoln réalisait ainsi son deuxième voyage en deux semaines à travers cette voie d’eau très stratégique, par où transite un cinquième du trafic pétrolier mondial, qui fait en ce moment l’objet de vives tensions entre les Etats-Unis et l’Iran.

Navigation suivie de très près, puisqu’un patrouilleur iranien est restée dans le sillage du porte-avions jusqu’à l’approcher à « moins d’un demi-mile » (soit moins de 800 m), raconte un journaliste de la BBC présent à bord. Les radars du porte-avions ont également capté un drone iranien et un hélicoptère de surveillance dans l’espace aérien iranien, près du détroit.

Pour sa sécurité, l’Abraham Lincoln était accompagné d’un croiseur et d’un destroyer, ainsi que de plusieurs hélicoptères américains.

Le précédent soutien franco-britannique

Lors de son premier voyage, le porte-avions avait été également escorté par des frégates françaises et britanniques, une mobilisation considérée comme un soutien international pour laisser le détroit d’Ormuz ouvert.

Le bâtiment de guerre avait alors franchi le détroit sans incidents, le 22 janvier dernier, malgré les menaces de l’Iran en cas de passage américain dans cette voie navigable. Les eaux du détroit sont pourtant placées sous statut international.

Plus tôt cette semaine, la marine américaine avait annoncé la présence de forces navales iraniennes dans le Golfe, parmi lesquelles plusieurs sous-marins, des avions de chasse et des bateaux équipés d’ogives qui pourraient servir pour des attaques suicides.

Les Américains sur leurs gardes

Les forces américaines sont cependant prêtes et capables de prévenir un blocage du détroit d’Ormuz, selon le vice-amiral Mark Fox, à la tête de la Cinquième Flotte, depuis que l’Iran a menacé de fermer le détroit en réponse aux sanctions internationales qui réduisent ses exportations de pétrole du pays.

L’Iran a adopté une stratégie de « contrôle intelligent du détroit d’Ormuz », selon le commandant d’Al-Quods, le corps des gardiens de la révolution, cette semaine. Pour le général Mohammad Jafari Ali, cité par le Teheran Times, l’Iran a désormais toutes les cartes dans son jeu : « Nous sommes entrés dans une nouvelle phase, et désormais ce sont nos menaces qui affectent l’ennemi ».

Le détroit d’Ormuz pour les nuls

Ces derniers jours, le détroit d’Ormuz est un peu comme un enfant au milieu du divorce de ses parents en colère, ce qui n’est pas la meilleure position qui soit.

Pour bien comprendre l’enjeu autour de ce détroit, cinq choses à retenir :

– le détroit d’Ormuz est situé entre le Golfe d’Oman et le Golfe Persique. L’Iran est frontalier du détroit au sud, les Emirats arabes unis et Oman le bordent au nord ;

– tout le pétrole du golfe Persique exporté par voie maritime transite par le détroit et rejoindre l’océan, faisant d’Ormuz la plus importante route du pétrole au monde ;

– environ 15 millions de barils de pétrole brut traverse le détroit pendant une journée classique. Environ un cinquième de l’approvisionnement mondial en pétrole passe par Ormuz ;

 – le détroit est large de 21 miles (environ 33 km) entre ses deux rives les plus proches, et malgré ses menaces, l’Iran n’a jamais réussi à bloquer totalement la circulation.

Près de 300 personnes sont mortes dans le détroit d’Ormuz en 1988, lorsque, lors d’une confrontation avec la marine iranienne, un croiseur lance-missile de la marine américaine, l’USS Vincennes, a abattu un Airbus A300 d’Iran Air au-dessus du détroit.

Global Post/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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