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Médias : Chauds bouillants sur le froid !

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Cette semaine, les rédactions n’en ont pas remis une couche sur le froid. Un redoux se fait ressentir depuis ce mardi et les températures en France sont  désormais, en moyenne toutes au-dessus du zéro. Une bonne nouvelle a priori puisqu’on peut enfin enlever une partie des 14 sous-pulls qui nous protégeait du vent glacial.

Et pourtant nos médias ne l’entendent pas de la même oreille et l’ambiance est à la déprime. Fini les unes sur le froid sibérien (rappelons que la Sibérie connaît des températures moyennant  -30°c et que nous n’avons eu qu’au maximum -17°c en montagne mais n’y voyons là aucun signe d’exagération ni de sensationnalisme), fini les titres imaginatifs sur la France qui grelotte ou la France qui claque des dents. Et c’est maintenant avec nostalgie que nos chaînes d’info boudent les dépêches sur la météo. « 8 départements en alerte orange neige et verglas c’est juste inutile, ça ne sert à rien d’en parler », disait en off, une présentatrice-journaliste d’une chaîne de la TNT !

J’entends pourtant encore les cris de joie de mes rédacteurs en chef à l’annonce par AFP * du premier mort du froid. « Super ! On le met en ouverture du prochain JT et bien en rouge sur le bandeau déroulant ! ». Ah quel enthousiasme ! Un logo, une édition spéciale, des images de dérapages, et plein de SDF ! C’était le bon temps !

Aussi choquant que cela puisse paraître c’est bel et bien l’esprit qui règne dans certaines rédactions où le poids de l’info passe après le poids de l’audimat. Un peu plus de quatre ans dans l’info continue et je ne m’habitue toujours pas à cette amertume sur la mort ni à ces infos qui s’invitent plusieurs semaines dans notre quotidien, nous touche au plus profond de notre sensibilité et disparaissent d’un seul coup comme si elles n’existaient plus du tout.

Il ne fait plus froid en France, d’accord mais en Europe. Plus de 600 morts du froid. Ne faut-il pas interpeler l’Union Européenne sur cette urgence ? Combien faut-il encore de morts pour que des vraies mesures soient prises et qu’une politique européenne solidaire soit mise en place ?

Cette fin de semaine est monopolisée dans les médias par la campagne présidentielle de N. Sarkozy. Peut-être que si l’actuel président mourrait emporté par un blizzard russe lors d’un de ces déplacements dans l’Est, l’information du danger du froid reprendrait du galon et retrouverait son importance d’an temps ! Qui sait ?

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