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Pékin tente de bâillonner les réseaux sociaux

[image:1,l]La Chine ne rigole pas quand il s’agit de contrôler les utilisateurs d’Internet. Le pays cherche à lier chaque pseudonyme à une identité réelle, de quoi rendre la traque et la censure du Web plus facile.

Sina Weibo pris pour cible

[image:2,s]Les autorités régulant l’accès à Internet ont annoncé qu’à la mi-mars 2012, tous les utilisateurs du réseau social Sina Weibo devront s’enregistrer avec leurs vrais noms. Ce site populaire, une version chinoise de Twitter, est devenu l’espace idéal pour propager des nouvelles ou bien pour exprimer ses opinions. Le site est d’ailleurs plus rapide que les médias officiels lorsqu’il s’agit traiter de la corruption ou d’autres sujets « sensibles ».

Mercredi 8 février, l’histoire – qui n’a toujours pas été confirmée – d’un policier luttant contre la corruption et demandant l’asile aux Etats-Unis a été dévoilée sur Weibo, alors que les journaux et autres médias chinois sont restés silencieux sur le sujet.

Facebook et Twitter toujours interdits

Vivement critiqué sur Internet, le gouvernement central chinois a pris Weibo et de nombreux sites pour cibles. Facebook et Twitter ont déjà été victimes de la censure du gouvernement, terrifié par le pouvoir fédérateur des réseaux sociaux.

C’est maintenant au tour de Weibo d’être dans le collimateur de l’Etat. Mais les risques de fermer ce site sont potentiellement trop grands. Avec 300 millions d’utilisateurs, Weibo jouit d’un pouvoir désormais incontournable en Chine. Une censure aussi manifeste pourrait provoquer des troubles incontrôlables à travers tout le pays et nuire à l’image de la Chine sur la scène internationale. 

Pour contourner l’obstacle, les autorités pensent avoir trouvé la parade : obliger les utilisateurs à dévoiler leur identité réelle. Dans un pays où la police a déjà arrêté et incarcéré des personnes s’étant montrées critiques sur Twitter, cela ne ferait bien sûr que freiner davantage la liberté d’expression, déjà fort réduite.

Pretexte invoqué : rendre l’information plus « crédible »

« L’utilisation des vrais noms a été bien accueillie par les utilisateurs du service et a gagné le soutien d’une majorité d’internautes. Pour le gouvernement, ce changement va promouvoir le développement social, économique et culturel », confiait, dans une parfaite langue de bois, un officiel de Pékin au Global Times, un journal tenu par l’État. « Pour les utilisateurs, le système des vrais noms va apporter plus de crédibilité et éliminer les rumeurs et fausses informations ».

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

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