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Premier vol réussi pour la fusée Vega

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[image:1,l]Petite dernière de l’Industrie spatiale européenne, la fusée Vega (Vecteur européen de génération avancée), destinée à transporter des satellites de petites taille, a décollé ce matin à 11h du Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou pour une mission de 90 minutes. L’Europe dispose désormais d’une panoplie de trois fusées. Après le lanceur lourd Ariane 5, entré en service en 1996, et la fusée russe Soyouz, qui quittait le sol de la Guyane française il y a quatre mois, ce nouveau lanceur européen s’apprête à répondre à une demande forte.


L’Italie, moteur de l’impulsion de Vega


[image:3,s]Plus qu’un simple projet scientifique, Vega est avant tout le fruit d’une forte volonté politique européenne. L’idée d’un nouveau lanceur germait dans les esprits italiens dès les années 1970, alors que l’université de Rome exploitait avec la Nasa le lanceur américain Scout. En 1998, l’Agence spatiale européenne (ESA) récupère le projet, avec le soutien financier de sept pays européens : la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse. Après neuf années de développement, ce vol inaugural devrait permettre à l’Italie, qui a réglé 60 % d’une facture s’élevant à 710 millions d’euros, de faire son entrée dans le club très privilégié des pays sachant concevoir des fusées. L’événement va profiter aussi à toute l’économie européenne.


Une demande forte


Capable d’emporter 1,5 tonne en orbite basse (700 km d’altitude) et profitant d’un lancement à un prix très modéré – le vol inaugural n’a coûté que 40 millions d’euros – Vega s’apprête à inonder le « marché des petites charges utiles, principalement institutionnelles », comme le résumait Benoît Geoffroy, de la direction de l’ESA, à l’AFP. « C’est un lanceur qui remplit un créneau important pour toutes les activités scientifiques. Les seuls équivalents dans le monde sont des missiles stratégiques reconvertis », soulignait quant à lui le directeur général de l’ESA, Jean-Jacques Dordain. Et la demande a rarement été aussi forte. Construits au début des années 1980, ces missiles reconvertis vieillissent, s’épuisent et sont victimes d’un coût de maintenance en augmentation.


Une course millimétrée


[image:2,s,r]Le satellite d’étude de la relativité par réflexion laser (Lares), développé par l’agence spatiale italienne pour mesurer le phénomène de distorsion du temps provoqué par la rotation de la Terre, a été mis en orbite un peu moins d’une heure après le décollage. Un quart d’heure plus tard, c’était le tour du satellite de recherche ALMAat-1, conçu par l’université de Bologne, et des sept autres nanosatellites réalisés par des universités européennes : e-St@r (Italie), Goliat (Roumanie) ; MaSat 1 (Hongrie), PW-Sat (Pologne), Robusta (France), UniCubeSat GG (Italie) et Xatcobeo (Espagne).


Le succès de ce premier vol marque aussi le lancement du programme Verta, une campagne de démonstration du système, en vue des préparatifs pour un second vol, prévu début 2013. 

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