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Première : une greffe de mâchoire par impression 3D

[image:1,l]La prothèse d’une mâchoire en titane a été greffée dans une clinique chirurgicale de Sittard, au sud des Pays-Bas, par une équipe belgo-néerlandaise sur une patiente dont la mâchoire était gravement infectée. 

Une première mondiale

L’équipe, menée par le professeur Jules Poukens, enseignant à l’université d’Hasselt (Belgique), a annoncé début février le succès de cette opération, une première mondiale.

C’est grâce à l’impression en trois dimensions que l’opération a été possible. L’impression tridimensionnelle, ou stéréolithographie, est une technique généralement utilisée dans la conception industrielle, l’industrie aérospatiale et l’ingénierie. Elle consiste à développer un prototype en plastique, cire ou métal, reproduisant un objet réel à partir d’une image 3D conçue sur ordinateur. 

La mâchoire de la patiente a ainsi été préalablement scannée, puis sa réplique exacte a été créée grâce à un imprimeur 3D conçu par la compagnie belge LayerWise. La mâchoire a finalement été sculptée dans un bloc de poudre métallique par des rayons laser. La mâchoire artificielle a ensuite été durcie au chalumeau et recouverte d’un alliage biocéramique.

Une grande avancée médicale

Grâce à cette révolution médicale, la patiente, âgée de 83 ans, a été autorisée à quitter l’hôpital dans les trois jours qui ont suivi son opération. Elle a recouvré ses fonctions respiratoires, la parole, la mastication et même des sensations gustatives, selon l’université d’Hasselt. Elle a également retrouvé une forme de visage normale.

A contrario, si la mâchoire infectée avait été soignée selon les méthodes traditionnelles de la médecine, les chirurgiens auraient été obligés de faire des micro-interventions et de  prélever des os dans le corps de la patiente. Selon le professeur Poukens, l’opération, qui a mis quatre heures, aurait alors pris quatre fois plus de temps, avec des risques accrus pour la patiente et une période de convalescence bien plus importante. Le résultat aurait été également bien moins satisfaisant.

La bionique, un avenir prometteur

Le succès de ce nouveau procédé ouvre d’autres horizons à la médecine moderne. « Créer des implants en métaux grâce à la 3D est un tremplin pour la création des tissus et autres parties du corps humain. L’ultime promesse de la technologie », a déclaré Terry Wohlers, l’expert de l’impression 3D de Fort Collins au Colorado (États-Unis). « Le but ultime est de créer des organes dans leur totalité comme les reins et le cœur. Mais le plus gros défi reste de reproduire les vaisseaux sanguins. Sans vascularisation, les organes ne peuvent pas survivre ».

L’équipe du Dr Poukens et d’autres chercheurs s’intéressent maintenant à l’utilisation de la 3D pour créer des tissus humains malléables comme la vessie. Les recherches pourront éventuellement s’appliquer pour la création d’un ensemble d’os humains. Dans le long terme, les scientifiques espèrent pouvoir dupliquer d’autres organes plus complexes.

« Vous pouvez comparer la greffe au premier pas sur la Lune. Nous pouvons dupliquer les os et même les fabriquer plus forts que l’original. C’est comme dans L’Homme qui valait trois milliards ». Sauf que la prothèse ne coûte que 9 000 €.

GlobalPost/Adaptation Sabrina Alili pour JOL Press

 

 

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