Site icon La Revue Internationale

Le Salon du livre ferme ses portes

[image:1,l]La 32e édition du Salon du livre s’est tenue à Paris, porte de Versailles du 16 au 19 mars 2012. La littérature japonaise, mais aussi Moscou et l’adaptation des livres au cinéma, ont été les principaux thèmes de ce rendez-vous.

Le Japon et ses mangas, stars du salon

C’est la deuxième fois en 15 ans que le Salon du livre faisait du Japon son invité d’honneur. Un an après Fukushima, l’occasion d’aborder l’impact sur la littérature nipponne du séisme, du tsunami et de la catastrophe nucléaire qui ont bouleversé l’archipel le 11 mars 2011.

Une trentaine d’auteurs japonais sont venus à la rencontre du public français au salon. Parmi eux, des auteurs de mangas, les très populaires bandes dessinées japonaises, un genre qui a connu un véritable renouveau depuis un an, en se faisant le refuge des angoisses, des colères et des espérances depuis la triple catastrophe.

Parmi les mangakas (auteurs de mangas) invités figurent notamment Mari Yamazaki, Moto Hagio et Taku Nishimura alias Jean-Paul Nishi.

Une vidéo a été consacrée à cet événement du salon :

Outre le manga, plusieurs poètes, tels que Madoka Mayuzumi ou Gozo Yoshimasu, et des écrivains prestigieux comme Kenzaburo Oe, prix Nobel de littérature 1994 et Hitonari Tsuji, prix Femina étranger 1999, ont fait l’honneur de leur présence à ce salon.

Une industrie en berne

Le salon a également été l’occasion de revenir sur une économie du livre en forte baisse depuis le début de l’année. Si 2011 s’est révélée plutôt bonne, avec 380 millions d’ouvrages vendus, soit une baisse de seulement 0,2% par rapport à l’année précédente, 2012 a commencé sous de mauvais auspices. Les mois de janvier et février ont souffert d’une baisse des ventes de 7,6 %.

Les libraires ne sont pas confiants. En pleine année électorale, les gens lisent moins de livres et passent plus de temps à suivre les discours des candidats, les débats et les commentaires politiques dans les médias. Et la crise du livre pourrait bien durer au-delà.

Rien n’est perdu pour autant, il suffit souvent d’un rien pour doper le marché. L’année 2009 avait connu une soudaine croissance miracle, grâce à la sortie du best-seller de Stephenie Meyer, Twilight, qui s’est vendu à 2,9 millions d’exemplaires.

Pour l’année 2011, paradoxalement, c’est le cinéma qui a sauvé le livre. La Délicatesse de David Foenkinos, Le Second Souffle de Philippe Pozzo di Borgo, qui a inspiré Ie film Intouchables, et La Couleur des Sentiments de Kathryn Stockett ont tous trois obtenu une très bonne place dans le classement des meilleures ventes de l’année.

L’e-book ne décolle pas

L’e-book a également été au cœur des débats à la porte de Versailles. Pour ou contre, chacun a donné son avis. Un fait cependant : les Français ne sont pas (encore) séduits par le livre numérique.

Alors que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni ont finalement craqué après l’avènement des liseuses bon marché telles que le Kobo de la FNAC et surtout le Kindle d’Amazon, les Français, attachés à leurs habitudes littéraire, préfèrent toujours le papier à l’écran.

Le groupe d’études Gfk estime que 1,1 million de livres numériques auraient été téléchargés en 2011, pour un montant total de 12 millions d’euros. Une étude publiée en février 2012 par A.T Kearney évalue un taux de pénétration des e-books en France à seulement 0,5 % du marché du livre en 2011, contre 20% aux Etats-Unis.

Autre explication du manque d’engouement des Français pour le livre numérique, le prix encore élevé des ouvrages. Sur le site d’achat en ligne Amazon, les livres virtuels ne sont en moyenne que 20 à 25 % moins chers que la version papier.

Plus de deux cent mille personnes étaient attendus au salon cette année.

Quitter la version mobile