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L’énergie nucléaire ne fera plus rêver

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[image:1,m]Un an après l’accident nucléaire de Fukushima, et vingt-six ans après la catastrophe de Tchernobyl, l’énergie nucléaire vit-elle son implosion ? Depuis que l’Allemagne a annoncé l’arrêt futur de ses centrales et que le Japon lui-même envisage d’y mettre un terme, le monde entier s’interroge : faut-il renoncer à ce qui fut présenté dans les années 1970 comme l’avenir d’une énergie « propre »? La grande avancée du XXe siècle a -t-elle accouché d’un monstre ?

Espoir déçu et échec d’un avenir prometteur

The Economist interroge ses lecteurs avec une Une dont le graphisme ressemble presque à une affiche de film. Nous apercevons un père (ou grand-père) et ses enfants face aux vastes champs cultivés d’une large campagne américaine. Quelques tours au loin qui pourraient ressembler aux ruines d’un château fort se dressent dans l’horizon paisible. The Economist affiche clairement une approche subjective et intimiste. Il est question de rêve brisé ( «The dream that failed »– Le rêve qui a échoué), non pas de catastrophes ou de détails techniques.

L’angle affectif

L’approche est originale. Pour la première fois, un média aborde la question du nucléaire sous cet angle affectif. Comme si la « renaissance » énergétique vécue par certains comme une invention miraculeuse avait bâti un rêve qui s’était écroulé en une gigantesque désillusion. Désillusion dans le progrès lui-même, défiance nouvelle envers les scientifiques. Les enfants ( nous, lecteurs) semblent tout petits face aux imposantes et inquiétantes tours grises et silencieuses. Comme dans un film d’horreur, tout semble calme et heureux, juste avant que l’horreur ne surgisse.

Défiance vis-à-vis de la toute-puissance scientifique ?

Le rêve qui se brise est aussi celui d’un progrès capable de s’autoréguler. Le spectre de l’apprenti sorcier resurgit. Même si le célèbre magazine aborde la question de la substitution dans son dossier et de la nécessaire transition, qui ne permet pas une marche arrière immédiate, celui-ci n’hésite pas à montrer la cartographie mondiale des usines nucléaires. Avions-nous conscience de l’ampleur du phénomène ? Le dossier conclut : « But the promise of a global transformation is gone » – Mais la promesse d’une transformation globale s’en est allée. Et au passage celle d’une énergie propre et peu coûteuse pour le bien-être de toute l’humanité….

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