Site icon La Revue Internationale

Les cinq pires bavures de l’US Army

[image:1,l]

1 : No Gun Ri, le massacre secret

Le 23 juillet 1950, plusieurs centaines d’habitants de Jogok-Ri, en Corée, sont invités par des soldats américains à évacuer leur village. Sur le chemin qui devait le mener en place sûre, le convoi est attaqué par l’aviation américaine qui ouvre le feu, tuant plus d’une centaine de villageois. Plus tard dans la nuit, les survivants sont massacrés par des troupes au sol sous un pont de chemin de fer près de la garnison de No Gun Ri.

Longtemps tenu secret, ce carnage a été prouvé par une enquête d’Associated Press en 1999 (Prix Pulitzer de l’année 2000), qui a forcé le Pentagone a ouvrir une nouvelle enquête sur cette tuerie qualifiée de « rumeur » ou de « légende » pendant presque cinquante ans. L’ordre d’ouvrir le feu avait été donné pour « éviter les soldats ennemis déguisés ». Ce massacre n’est probablement pas le seul commis par les troupes américaines pendant la guerre de Corée : de nombreux Coréens ont témoigné après avoir observé des raids d’aviation contre des civils et des exécutions sommaires de prisonniers.

2 My Lai : le symbole du bourbier vietnamien

Le 16 mars 1968, l’unité du lieutenant William Calley encercle le petit hameau de My Lai. Soupçonné d’abriter des membres du 48e bataillon du Viet Cong, le village est incendié intégralement et toute sa population est tuée. De nombreuses victimes sont violées, mutilées ou torturées avant d’être exécutées. 504 morts, des villageois âgés de 1 à 82 ans, sont recensées dans le massacre de My Lai.

Dévoilé dans Life un an et demi après les faits, le drame relance le mouvement pacifiste et donne lieu à de nombreux débats dans la presse américaine. Condamné à perpétuité, William Calley sera finalement grâcié après trois ans de prison. Des années après les faits, il a confié ses remords et présenté ses excuses pour les agissements de ses soldats.

3 Abou Ghraïb : le scandale irakien

En 2004, la presse dévoile d’effarantes photos de la prison d’Abou Ghraïb. Des soldats américains posent hilares devant des prisonniers tenus en laisse, des pyramides d’hommes nus ou un cadavre de djihadiste. Victimes d’abus sexuels répétés, de tortures et de mauvais traitements, nombre de prisonniers iront rejoindre les rangs de la résistance. Symbole des horreurs d’Abou Ghraïb : la célèbre photo de l’homme encapuchonné et drapé de noir, les mains reliées à des fils électriques…

4 : Haditha, la bavure de trop

Un an après Abou Ghraïb, un nouveau scandale touche l’armée américaine en Irak. Un groupe de US marines ouvre le feu sur 24 hommes, femmes et enfants désarmés, dans la ville de Haditha, après que le sergent Frank Wuterich eut ordonné de « tirer d’abord et discuter ensuite ». Ce massacre faisait suite à la mort d’un soldat américain, tué par une mine artisanale. Traduit en justice, Wuterich et huit de ses marines ont tous bénéficié d’une grande clémence : abandon des charges pour six marines, acquittement pour un autre. Seul Wuterich sera condamné, mais blanchi des accusations d’homicide volontaire. Il n’ira pas en prison et sera juste dégradé. Une décision perçue comme une grande injustice en Irak au vu de la gravité des faits.

5 Les bombardements d’Azizabad et de Khar Wali Khot

Novembre 2008 : alors que Barack Obama venait de remporter la présidentielle américaine, un bombardier américain tue 40 personnes à un mariage traditionnel près de Khar Wali Khot. Une bavure attribuée à la « présence d’insurgés » qui fait suite à celle d’Azizabad quelques mois plus tôt. Le 22 août de la même année, un Lockheed AC-130 tue entre 7 et 90 personnes par erreur en visant un commandant taliban…

GlobalPost/Adaptation Emmanuel Brousse pour JOL Press

Quitter la version mobile