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L’UE veut des quotas de femmes à la tête des entreprises

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[image:1,l] Pour la commissaire européenne à la Justice, Vivane Reding, la féminisation des conseils d’administration des entreprises européennes tarde trop. Aussi a-t-elle proposé, lundi 5 mars, l’instauration de quotas féminins obligatoires. Des débats vont avoir lieu durant le prochain trimestre au sein de la Commission des Etats membres, et pourraient déboucher sur une proposition de loi.

Les quotas, un outil pour avancer

Après avoir tenté de négocier avec le secteur privé, la Commission européenne a constaté peu d’engagement et de changements concrets. Si aujourd’hui l’Europe en vient à envisager des quotas, ce n’est pas de bon cœur, comme l’explique Viviane Reding au Times : « Je n’aime pas les quotas, mais j’aime ce qui en résulte ». Avant de poursuivre : « Les quotas sont un outil qu’il est regrettable d’avoir à utiliser, mais ils permettent de briser la glace. En France, et dans les autres pays où un système de quotas est déjà mis en place, il y a eu des progrès notables. Ce qui n’est pas le cas ailleurs. »

Des résolutions oubliées

En 2011, la vice-présidente de la Commission européenne avait déjà menacé de recourir à la législation si les entreprises ne faisaient pas des efforts volontaires. L’objectif fixé était alors de remplacer les hommes partant à la retraite par des femmes dans les conseils d’administration pour arriver à 30 % de femmes en 2015, et 40 % en 2020. Une charte de promotion de la parité avait alors été signée par 31 sociétés européennes.

De belles résolutions pourtant vite oubliées. Dans de nombreuses grandes entreprises européennes, la proportion de femmes dans les conseils d’administration est inférieure à 10 %. L’armateur danois Moller Maersk descend même à 4 %. Et seuls 3,2 % des présidents de sociétés européennes sont des femmes, alors que celles-ci sont très majoritaires parmi les diplômés de l’enseignement supérieur.

En France, la féminisation en bonne voie

En France, la loi Copé-Zimmermann, votée il y a un an, a déjà permis de notables améliorations. La part des femmes dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40 a doublé en deux ans pour s’établir à 20,8 % fin 2011. En Europe, seules la Norvège et la Suède font mieux. 

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