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Nucléaire : Pyongyang assure respecter le moratoire

[image:1,l]La Corée du Nord paraît prête à négocier. Lundi 19 mars au soir, par la voix du négociateur en chef pour le nucléaire, Ri Yong-ho, Pyongyang a invité l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à venir sur son territoire pour surveiller la mise en place l’accord conclu en février avec Washington. L’accord prévoit de geler les activités nucléaires de la Corée du Nord, en échange de la fourniture d’une aide alimentaire.

La Corée du Nord veut prouver sa bonne foi

Vendredi 16 mars, la Corée du Nord avait pourtant annoncé le lancement d’un satellite d’observation civil, prévu à la mi-avril, à la stupéfaction de la communauté internationale. Néanmoins, la Corée du Nord se dit toujours prête à mettre en place l’accord conclu avec Washington le mois dernier.

Ri Yong-Ho a déclaré devant des journalistes que « notre position est que nous mettrons en œuvre l’accord Corée du Nord-Etats-Unis annoncé le 29 février dans sa totalité ». Les images ont été diffusées par la chaîne de télévision sud-coréenne KBS. « Afin d’appliquer cet accord, nous avons envoyé une lettre d’invitation à l’AIEA pour qu’ils envoient des inspecteurs dans notre pays. »

Un accord unilatéral ?

Pourtant, la Corée du Nord ne compte pas revenir sur son projet de satellite civil. « Le lancement du satellite est une chose, l’accord DPRK-USA en est une autre », a fait savoir Ri Yong-Ho, tout en demandant à Washington de tenir ses engagements.

L’accord conclu entre la Corée du Nord et les Etats-Unis oblige Pyongyang à suspendre tous ses lancements de missiles à longue portée, ses essais nucléaires et ses activités d’enrichissement d’uranium. Les Etats-Unis doivent, de leur côté, octroyer à la Corée du Nord 240 000 tonnes d’assistance alimentaire.

La réaction de la Corée du Sud ne s’était pas fait attendre. Pour Séoul, son voisin du nord chercherait, par le lancement de ce satellite, à camoufler un projet nucléaire militaire. Les Etats-Unis et d’autres pays alliés dénoncent également un tir déguisé de missiles qui serait donc en infraction avec plusieurs résolutions de l’ONU qui stipulent l’interdiction faite à la Corée du Nord de pratiquer des essais nucléaires ou balistiques.

Les Etats-Unis sont méfiants

Malgré tout, la Corée du Nord affirme les visées pacifiques du lancement de son satellite et, pour prouver sa bonne foi, a même invité plusieurs experts et journalistes étrangers à venir assister au lancement, prévu entre le 12 et 16 avril, lors de la célébration de l’anniversaire de la mort de Kim Il-sung, père fondateur de la république communiste et grand-père de l’actuel leader Kim Jong-un.

Côté américain, la mission est délicate et la confiance est difficile à mettre en place. Pour le département d’Etat, il est « très difficile d’imaginer comment nous pourrions nous engager auprès d’un pays dans lequel nous n’avons pas confiance et qui a de façon flagrante violé ses obligations internationales ».

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