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Pas de reprise de l’économie française sans banquiers

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De la crise économique et financière que nous venons de traverser, l’une des plus graves de ces cinquante dernières années, nous devons tirer un certain nombre de leçons. De nombreux établissements bancaires ont été au cœur de la tourmente, l’opinion publique a considéré les banques, à tort ou à raison, comme responsables de cette spirale infernale.

Il est fondamental que nous réfléchissions au rôle que nous souhaitons jouer dans l’économie française ; oserais-je dire à notre mission ? Notre pays ne restera dans les 10 premières puissances économiques mondiales que s’il sait densifier son tissu industriel, créer des champions internationaux dans tous les secteurs d’activité… Et rien de tout cela ne se fera avec des banquiers qui durciraient l’accès à leurs liquidités par l’imposition de ratios beaucoup plus contraignant, qui resserreraient le crédit et le renchériraient. L’économie française a besoin de banquiers partenaires. A nous de savoir répondre présent.

Nous sommes avant tout des partenaires

Pourquoi sommes-nous là ? Non pour prendre des risques inconsidérés, là n’est pas le propos. Mais l’autre extrême ne serait pas une meilleure voie. Nous devons accompagner, financer, assurer le développement des entreprises, de toutes les entreprises, qu’elles soient PME, entreprises du CAC 40 ou établissements de taille intermédiaire (ETI).

L’économie française est en perpétuelle mutation. L’un des enjeux de demain sera incontestablement notre capacité à préserver l’activité économique des quelque 700.000 PME dont les dirigeants propriétaires doivent partir à la retraite dans les dix ans qui viennent. Faute de repreneur, ou d’absorption par un grand groupe, ces entreprises qui maillent notre territoire pourraient disparaître. A nous, banquiers, d’accompagner ces dirigeants pour favoriser fusions et rapprochements d’entreprises entre elles, qu’elles soient concurrentes de toujours ou partenaires historiques. Quelques PME réunies ne font-elles pas une ETI ? Il suffit de regarder la vitalité économique de nos voisins allemands, dont ces établissements de taille intermédiaire représentent 30 % des entreprises, contre seulement 5 % chez nous, pour se dire qu’il y a sûrement une piste à explorer. Le champ du possible est infini si chacun a conscience de cette nécessité absolue.

« Nos énergies doivent converger »

Le rôle de la banque sera essentiel. Pour conseiller, financer les rapprochements, mettre en réseau, accompagner sur des marchés internationaux souvent méconnus. Notre système bancaire est assez solide pour remplir pleinement ce rôle. Et ce constat s’applique à toutes les puissances économiques, anciennes ou naissantes. La Chine n’a-t-elle pas fait émerger des banques très puissantes en quelques années seulement ? N’oublions pas que la pérennité du développement d’une économie est assurée en grande partie par les banques. Nous devons retrouver cette singularité, naguère enviée, d’être des banquiers partenaires.

Nos énergies doivent converger pour que la France affirme sa puissance industrielle et demeure incontournable au cours des 25 prochaines années, au moment où la carte du monde industriel se redessine sous nos yeux. Pour réussir, nous avons les talents et l’énergie des chefs d’entreprise, la volonté de l’Etat et la robustesse des banques françaises. Il reste simplement à souhaiter que la démagogie facile et improductive laisse la place à l’action et aux initiatives individuelles.

> Consulter le blog de Daniel Karyotis

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