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Pierre Schœndoerffer, l’œil de l’Indochine

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[image:1,l] La 317e section, Le Crabe-Tambour, La Section Anderson : Pierre Schœndoerffer laisse derrière lui une oeuvre aussi rare  que précieuse. Témoin oculaire de la « vraie » guerre, l’ancien opérateur au service cinématographique des armées n’a eu de cesse de tenter de la faire comprendre et ressentir à un public habitué aux excès d’Hollywood. Décédé à 83 ans à l’hôpital de Clamart, il aura eu le temps d’expérimenter différents supports pour raconter et témoigner. Ecrivain, journaliste, cinéaste : Schœndorffer aura connu les horreurs de la guerre autant que le faste et les distinctions. Oscarisé en 1968 pour son documentaire La section Anderson, il reçoit trois Césars dix ans plus tard pour l’adaptation de son propre livre, Le Crabe-Tambour.

Compagnon de route de Joseph Kessel et vétéran de Diên Biên Phu, Schœndorffer aura couvert trois grands conflits du vingtième siècle, ainsi que la guerre d’Afghanistan. Sa volonté de concilier journalisme de guerre et cinéma a donné naissance à une oeuvre hybride, où la fiction et la réalité se  confondent. Sa vision et sa façon de traiter le quotidien des combattants inspireront Coppola et Oliver Stone pour Apocalypse Now et Platoon.

Cet amoureux des romans d’aventure de Melville s’est éteint avec la satisfaction d’une vie riche en rebondissements : marin, prisonnier du Viet Minh, cinéaste casse-cou puis écrivain respecté, Schœndoerffer aura vécu en gentleman aventurier, traînant ses carnets et caméras du Festival de Cannes aux zones tribales de l’Afghanistan.

L’annonce de sa mort a été suivie des hommages respectifs de l’Académie des beaux-arts, de la présidence de la République et de François Hollande.

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