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Quatre jours après le coup d’Etat, le temps des incertitudes

26.03.2012 par Mickael Lecarpentier
Quatre jours après le coup d’Etat, le temps des incertitudes

Quatre après le coup d’Etat qui a renversé le gouvernement du président Touré, la capitale Malienne s’éveille doucement. Le calme est revenu et les magasins rouvrent leurs portes. Mais les incertitudes politiques demeurent…

[image:1,l]Le 26 mars est un jour férié au Mali. Chaque année est alors commémoré le coup d’Etat militaire du 26 mars 1991, conduit par ATT, qui a mis fin à plus de deux décennies de dictature du général Moussa Traoré, après un soulèvement populaire durement réprimé. Cette année, les commémorations ont pris une dimension particulière quatre jours après un autre coup d’Etat, visant cette fois le président Touré. L’arroseur, arrosé. 

Des manifestations contre la junte

Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées aujourd’hui à Bamako pour dire non à la junte au pouvoir, à l’appel d’un front de partis et d’organisations de la société civile formé après le coup d’Etat du 22 mars. Militants et sympathisants du «Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République» (FUDR) , créé dimanche et qui compte plusieurs des principaux partis, se sont retrouvés à la bourse du travail de la capitale. La marche initialement annoncée a cédé la place à une manifestation dans la cour du bâtiment.

«Sanogo, dégage!», criait la foule à l’adresse du capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte qui a renversé le président Amadou Toumani Touré (dit « ATT»). « Libérez l’ORTM », la radio-télévision publique tenue par les mutins, scandaient encore les militants. « Nous exigeons le retour à l’ordre constitutionnel », « A bas les putschistes, vive la démocratie et vive le Mali », proclamaient des banderoles.

La menace touareg

Par ailleurs, en prenant le pouvoir le 22 mars dernier, le Comité national de redressement de la démocratie et de restauration de l’Etat (CNRDR) avait dénoncé la « mollesse » du pouvoir dans la gestion de la rébellion touareg qui menace l’intégrité du territoire national depuis le 17 janvier dernier.

La junte est déjà rattrapée par l’histoire quant à la gestion de cette insurrection militaire. En effet, non seulement le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avait refusé la main tendue des putschistes, mais il a accentué la pression militaire sur le terrain. Selon de nombreuses sources militaires et civiles, la ville de Kidal est totalement cernée aujourd’hui par les troupes rebelles.

La vie quotidienne reprend lentement

Moins d’une semaine après le soulèvement militaire, de nombreuses restrictions perturbent encore la vie des habitants. L’armée patrouille toujours dans les rues de la capitale, sous couvert d’un couvre-feu jusqu’à mardi.

Le sort du président renversé demeure incertain.  La junte qui a pris le contrôle du pays a assuré qu’il « va très bien » et est « en sécurité » sans pour autant préciser où il se trouve ou apporter plus de détails sur les conditions de sa détention.

Dans le centre de Bamako, motos et voitures font la queue aux pompes à essence et, si l’attente est parfois interminable, le carburant est en vente. Immédiatement après le coup d’état, presque toutes les stations ont été fermées, attirant une foule de conducteurs venus se partager le peu restant. Les prix ont doublé voire triplé depuis le soulèvement militaire.

« Les choses sont calmes aujourd’hui »

A l’ombre de la boutique d’une station-service, trois policiers sont assis derrière une rangée de fusils posés sur le bitume, prêts à intervenir si une bagarre éclate à la pompe.

« Les choses sont calmes aujourd’hui » explique Aliou Diarra, un sergent en uniforme, coiffé d’un béret bleu. « Nous avions besoin d’un changement de gouvernement. Le coût de la vie était trop élevé, sans parler des troubles au nord du pays » a-t-il ajouté, se référant à la rébellion Touareg au nord du pays. « Je ne dis pas que ATT ne s’en occupait pas bien, mais il n’était pas dedans à 100%. Ce soulèvement a eu pour but de sauver le Mali. »

Un coup d’Etat non planifié

Le coup d’Etat, qui semble ne pas avoir été planifié, a commencé mercredi matin lorsque des soldats se sont révoltés contre la façon de gérer les rebelles Touareg au nord du pays, qui se battent pour leur indépendance équipés d’armes envoyées, avant sa chute, par le Colonel Kadhafi.

Des militaires mécontents ont pris d’assaut les locaux de la chaîne de télévision d’Etat, ORTM, ainsi que le palais présidentiel. En début d’après-midi, les rues de Bamako étaient congestionnées par le trafic. Les coups de feu des soldats célébrant leur victoire se sont fait entendre jeudi et plus d’une personne a profité du chaos pour piller des magasins ou voler des voitures.

L’explication est venue avec un message vidéo diffusé sur ORTM annonçant que le Capitaine Amadou Haya Sonogo était désormais à la tête du pays.

De retour 20 ans en arrière

La surprise gagna alors les rues de Bamako. De nombreux Maliens respectaient Touré et ont défendu ses 10 années à la présidence. Il se préparait d’ailleurs à partir à la retraite en avril, après avoir organisé des élections censées choisir son successeur.

Près de la station-service, assis devant un coiffeur fermé, Omar Sylla, secoue la tête pendant qu’il boit son thé.

« Sérieusement » s’étonne-t-il en allumant sa cigarette avec des charbons ardents. « Après 20 ans de démocratie, le Mali n’avait pas besoin d’un coup d’Etat. C’est comme revenir 20 ans en arrière et tout recommencer. Cela va nous prendre 20 ans à rattraper. »

Son ami assis à côté de lui, qui refuse de donner son nom, se désole de la situation. « Il ne restait que quelques semaine à Toure avant sa retraite. Alors pour ce coup d’Etat ? »

Des réactions partagées

Si certains regrettent ce qui s’est passé, d’autres se réjouissent du changement. Ils accusent le gouvernement d’avoir détourné l’argent donné par des donateurs tels que les Etats-Unis pour la campagne militaire au nord du pays. Les troupes maliennes envoyées sur le front, dans le désert, auraient été mal équipées et affamées.

« C’est une bonne chose » assure Souleyeman Sangare, un chauffeur de taxi de 43 ans. « Les dirigeants n’étaient pas corrects, les soldats n’avaient pas d’uniformes et les hauts-gradés parlaient constamment d’argent. C’est pour cela que les jeunes se sont révoltés. Nous savions tous que ATT allait donner le pouvoir à quelqu’un d’autre pour le protéger lui et sa famille. Les élections sont truquées. »

Chez les jeunes comme chez les plus âgés, la foi en la démocratie s’est évaporée. Ceux qui soutiennent le coup d’Etat restent persuadés que les élections étaient truquées et que les choses sont mieux ainsi.

Mais, du côté des sympathisants du gouvernement déchu, la faute revient à l’insurrection dans le nord qui aurait déstabilisé le processus démocratique. Tous s’accordent cependant à dire qu’un changement était nécessaire.

Un épuisement des réserves

Avec la fermeture des frontières, les réserves en carburant s’épuisent et les prix du riz a presque doublé à certains endroits. Le calme est pourtant de retour, pour les gens modérés, et la situation revient lentement à la normale. Les véhicules s’aventurent de nouveau sur les routes et les magasins rouvrent  leurs portes. L’électricité semble elle aussi tenir en place.

« Tous les pays africains ont pris exemple sur le Mali » se rappelle Sylla, qui n’a pas pu travailler depuis que le nouveau régime militaire a pris le contrôle du pays. « Mais maintenant nous sommes justes devenus un mauvais exemple » regrette-il. 

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

> Retour au dossier : Au Mali, un an pour préparer la guerre

Mickael Lecarpentier


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