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Une campagne qui ne laisse pas de marbre

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[image:1,l]L’éducation plutôt que la mutilation. C’est ainsi que l’organisation non gouvernementale espagnole Kirira a décidé d’orienter son combat contre l’excision, en promouvant dans les pays les plus défavorisés le dialogue et l’éducation. Aux nombreuses campagnes organisées dans les régions les plus touchées par ce mal, la fondation a accompagné sa lutte d’une publicité « coup de poing » visant à sensibiliser le grand public.

«  Chaque jour, 6 000 femmes dans le monde sont condamnées à ne rien ressentir »

Hémorragies, problèmes urinaires, complications lors des accouchements, mortalité des nouveau-nés et absence de plaisir pendant les relations sexuelles. Parmi les nombreuses conséquences de l’excision, c’est cette dernière qu’a retenue la fondation, qui a fait appel à l’agence barcelonaise Contrapunto pour sa campagne de pub. Mettant en scène une relation sexuelle entre un homme et une statue de bronze ou d’ivoire, la fondation insiste sur l’image de la « femme objet » véhiculée par cette pratique, l’ablation du clitoris empêchant tout plaisir lors d’un rapport.[image:2,l]

Des pressions centenaires

Car les pressions sociales et les traditions vieilles de plusieurs siècles sont encore fortes dans certaines communautés d’Afrique, du Moyen-Orient ou encore d’Asie, où cette coutume barbare apparaît, dans les régions où elle est pratiquée, comme une nécessité visant à éduquer et protéger les filles.

Difficiles de se dérober face à des habitudes ancestrales. Comme le soulignait Gordon Alexander, directeur par intérim du Centre de recherche Innoncenti de l’UNICEF, « le choix d’une famille de pratiquer ou d’abandonner l’excision/mutilation génitale féminine (MGF) est influencé par d’importantes sanctions sociales, positives et négatives », rappelant qu’un refus de se faire opérer peut entraîner l’exclusion sociale de la jeune fille, mais également de sa famille.

Le recul de la pratique

Si les estimations font état de 140 millions de cas de jeunes filles et de femmes victimes d’une MGF/excision à travers le monde, les chiffres reculent dans certains pays. Alors que les premières tentatives visant à lutter contre cette pratique étaient perçues comme une atteinte aux traditions des communautés, des progrès ont été réalisés lorsque des membres influents de ces mêmes communautés ont promu le changement.

Le nombre d’excisions a ainsi légèrement reculé au Sénégal,25% des femmes âgées de 15 à 19 ans avouent avoir été excisées (31% pour les 45-49 ans) ; en Egypte, où le taux de MGF/excisions est passé de 80% à 74% ou au Kenya, qui a vu son taux réduire de 32% à 27%.

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