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0,14% à 2 ans: des taux historiquement bas en Allemagne

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[image:1,l]Le retour sur le devant de la scène de la crise de la dette, avec les inquiétudes autour de l’Espagne, a certainement renforcé cette semaine l’attrait de la dette allemande considérée comme très sûre. Plus que jamais, l’Allemagne est un havre de sécurité pour les investisseurs.

Plus de 4 milliards à deux ans à un taux de 0,14%

Mercredi 18 avril, Berlin a emprunté plus de 4 milliards d’euros à deux ans au taux historiquement bas de 0,14%, selon les résultats de l’opération communiqués par la Bundesbank. En dépit de ce taux très peu lucratif – et en forte baisse puisqu’il était de 0,31% fin mars pour une opération similaire -, la demande a été soutenue avec 7,670 milliards d’euros d’offres déposées.   

L’Agence financière, qui gère la dette allemande, proposait 5 milliards d’euros de cette obligation « Schatz » à maturité en mars 2014. Elle a placé 4,206 milliards d’euros, et conservé comme à son habitude une portion pour les besoins du marché secondaire, 794 millions d’euros cette fois-ci.

En comparaison, les taux espagnols s’envolent

La veille, mardi 17 avril, le Trésor espagnol a placé pour 2,09 milliards d’euros de papier à 12 mois et 1,09 milliard d’euros de titres à 18 mois, dépassant son objectif total qui variait de 2 à 3 milliards d’euros, au lendemain d’une remontée du rendement de l’emprunt espagnol à dix ans au-dessus de la barre des 6%.

L’Espagne a toutefois été contrainte d’offrir un rendement supérieur aux investisseurs. Le rendement moyen de l’emprunt à 12 mois a cependant bondi à 2,623% contre 1,418% lors d’une précédente adjudication de ce type le 20 mars. Celui de l’emprunt à 18 mois a atteint 3,110% contre 1,711% précédemment.

Les craintes infondées d’une demande en berne

Plusieurs observateurs avaient mis en garde contre un risque de demande en berne, au vu du très faible rendement de la dette allemande. La semaine dernière une obligation « Bund » à dix ans avait été placée avec un taux lui aussi historiquement bas (1,77%), mais l’opération n’avait pas été entièrement souscrite.

Le résultat de mercredi « souligne la volatilité persistante sur le marché », a commenté le porte-parole de l’Agence financière, Jörg Müller, évoquant « un environnement de marché nerveux ».

Des taux trop bas, mauvais à long terme ?

L’Allemagne profite certes des taux extrêmement bas de sa dette, qui se traduisent par des charges d’intérêts en baisse, mais le ministre des Finances Wolfgang Schäuble avait estimé récemment que ces taux ne pouvaient « pas être bons à long terme », puisqu’ils étaient le reflet d’une profonde incertitude.

Avec l’élection présidentielle française en ligne de mire, l’incertitude en zone euro ne fera que croître dans les semaines qui viennent. Cette incertitude devrait continuer à profiter à l’Allemagne.

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