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À New York, nomination en vue pour Mitt Romney

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Les républicains new-yorkais s’imaginaient déjà faiseurs de roi. Toute l’Amérique n’aurait eu d’yeux que pour eux. Rick Santorum, Newt Gingrich et Ron Paul auraient arpenté leur « Empire State » pour tenter de remporter la victoire qui aurait fait chanceler le favori Mitt Romney – ravivant du même coup les espoirs conservateurs face au modéré mormon.

Avec le retrait de Rick Santorum, plus d’alternative à Mitt Romney

L’annonce de la « suspension » de sa campagne – que l’on peut désormais considérer comme définitive – par Rick Santorum, désireux de s’occuper de sa petite-fille souffrante, aurait pu relancer les espoirs du favori de l’automne, l’ancien « speaker » de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, un conservateur plus modéré à l’expérience considérable – et aux casseroles nombreuses… Il n’en a rien été. Le héraut de la révolution conservatrice des années 90, ex-« adversaire-en-chef » de Bill Clinton, n’a bénéficié d’aucun ralliement de poids et Rick Santorum n’a envoyé aucun signe pouvant laisser augurer d’une alliance « Tout sauf Romney ». Rick Santorum espère bien trop de la suite, que ce soit une éventuelle place sur le ticket républicain, comme candidat à la vice-présidence de Mitt Romney, et plus encore du « coup d’après », la présidentielle de 2016…

Mathématiquement, rien n’est fait…

Pour décrocher l’investiture lors de la Convention de Tampa au mois d’août prochain, Mitt Romney doit disposer de 1 144 délégués. Il en est loin puisque, avant les primaires de ce jour, il n’en compte que 697. Avec 231 délégués en jeu, dans les cinq États votant ce mardi 24 avril, il n’est pas en mesure de dépasser le seuil fatidique.

Et le « barnum » des primaires prendra donc la direction de l’Indiana, de la Caroline du Nord et de la Virginie occidentale et puis il faudra attendre la mise en jeu des 155 délégués du Texas le 29 mai, voire celle des 171 représentants californiens, le 5 juin pour que, mathématiquement, les jeux soient faits. À moins que…

Statistiquement, on s’en rapproche…

CNN propose un concept intéressant le « delegate strength » – la « force des délégués ». Un calcul savant – s’appuyant sur des principes statistiques – prend en compte pour chaque candidat la répartition des délégués à l’instant « T », l’avance dont il dispose ou le retard qu’il doit remonter ainsi que le nombre de délégués restant en jeu et les tendances observées lors des précédentes primaires dans les États devant encore voter. Lorsqu’un candidat atteint un score égal ou supérieur à 100, sa victoire est garantie, il ne peut être rattrapé. À la veille des scrutins du 24 avril, le score de Mitt Romney est de 61,9 – de loin le plus élevé.

Lors du retrait de Rick Santorum, la question s’est posée de savoir ce que deviendraient les 269 délégués obtenus au cours de ce qui a été, admettons-le, une brillante – et inattendue – campagne. La question n’a pas encore été réglée mais, une chose est certaine, même s’ils se reportaient, comme un seul homme, sur Newt Gingrich, cela ne suffirait sans doute pas.

Politiquement, c’est une autre affaire…

Dès lors, comme l’espéraient les républicains locaux, la primaire de New-York pourrait se révéler déterminante. Sauf coup d’éclat de Newt Gingrich – ou de Ron Paul -, elle pourrait marquer de facto la fin de cette primaire. Politiquement, la nomination de Mitt Romney serait acquise et ses adversaires reconnaitraient leurs défaites.

Rick Santorum forfait, Newt Gingrich était l’invité d’honneur d’un dîner du Great Old Party à Manhattan il y a quelques jours. Devant ses partisans, il a assuré qu’il restait dans la course mais a aussi parlé de « réalité mathématique » et terminé sur un mot lourd de sens : « Unity » – unité.

Il est temps d’engager la lutte finale

« Depuis huit à dix mois, peut-être même un an, nous avons observé des républicains ferrailler contre des républicains, » constate Michael Nozzolio, sénateur de l’État de New York. « Désormais, il est temps de travailler ensemble à notre objectif commun. » Et cet objectif commun est bien évidemment d’empêcher Barack Obama d’être réélu. Alors que le président sortant semble traverser une mauvaise passe, éclaboussé notamment par le comportement scandaleux de membres de ses services de sécurité lors du récent Sommet des Amériques à Carthagène en Colombie, Mitt Romney et ses stratèges sont impatients de passer à l’offensive.

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