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Breivik a-t-il été influencé par «World of Warcraft»?

[image:1,l] « Ce n’est pas violent du tout. C’est juste de l’amusement. C’est un jeu de stratégie », assure Anders Behring Breivik, au quatrième jour de son procès. Depuis que l’auteur des attentats de Norvège a laissé échapper son attrait pour certains jeux vidéo ou en réseau, le débat enfle autour de World of Warcraft (WoW), l’un des divertissements en ligne, auquel il s’adonnait de façon intensive

« Pendant un an, j’y ai joué au moins 16 heures par jour. Je jouais, je dormais. J’étais dans un rêve. Certains aiment le golf ou la voile, moi j’aimais WoW », explique-t-il. « Mais ça n’a aucun lien avec les événements du 22 juillet ».

Les membres de jury ne semblent pas convaincus. Et pour cause: c’est en 2006, une année qu’Anders Behring Breivik a littéralement passé devant son écran d’ordinateur à jouer au fameux jeu en ligne, qu’a germé dans son esprit l’idée du massacre de l’île d’Utoeya.

Jeux vidéo violents versus vie réelle : l’éternelle polémique 

Cette référence à l’univers vidéo-ludique est venue relancer l’éternelle polémique de l’influence néfaste des jeux vidéo dits violents sur les jeunes. Ce n’est pas la première fois qu’un fait divers suscite un tel débat. En 1999, les deux adolescents responsables du massacre de Columbine (États-Unis) ont été décrits comme « obsédés » par Doom, un jeu de tir. Quant au jeune Néerlandais qui, en avril 2011, s’est suicidé dans un centre commercial après avoir tué 6 personne, il a été présenté comme un joueur de CoD:MW.

Rien n’indique néanmoins qu’il puisse y avoir un lien de causalité entre les jeux vidéo et les comportements violents. De récents travaux, publiés en février 2012 dans le magazine américain Journal of Psychiatric Research, ont montré qu’il était, pour le moment, impossible d’établir de corrélation. 

Les Templiers de WoW, un fantasme politico-religieux

D’après Sean O’Callaghan, universitaire britannique de Lancaster, il reste cependant envisageable qu’Anders Behring Breivik  ait puisé dans le jeu des éléments de son étrange système de pensée« De mon point de vue, Anders Behring Breivik utilisait le fantastique pour construire sa propre vision fantasmée d’un monde politico-religieux influencé par les Templiers »

Son addiction aux jeux a eu le seul tort de l’enfermer dans une catégorie sociale, le rendant « invisible » au reste de la société. Selon ses propres termes, il passait pour un antisocial lorsqu’il s’adonnait à ces activités sur Internet. Une « couverture » dont il a habilement profité pour préméditer l’horreur, en toute discrétion.

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