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Course à l’Élysée : les bookmakers anglais ont leur favori

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Football, courses hippiques ou de lévriers, rugby, basketball… mais aussi politique et, en l’occurrence, l’élection présidentielle française. C’est bien connu, chez les bookmakers anglais, on peut parier sur tout. Avec Internet et le développement des jeux en ligne, les électeurs français peuvent donc miser avant d’aller voter. Un peu shocking, non ?

[image:1,l]Ce n’est pas nouveau… Les bookmakers anglais proposent de parier sur les résultats du scrutin présidentiel français des 22 avril et 6 mai. La Française des Jeux, elle, ne s’y aventurerait pas. Euro millions, tiercé, loto sportif, soit – même si les dangers des jeux d’argent, a fortiori en ligne, ne sont plus à prouver – mais le « loto politique »… La politique, surtout une élection présidentielle, c’est bien trop sérieux pour en faire une histoire d’argent. Sacrilège !

4 questions depuis la fin 2011

Les bookmakers se sont intéressés à l’avance au scrutin français. Dès décembre 2011, l’offre de pari est apparue en ligne. Pour l’essentiel, on retrouve quatre questions : qui sera le prochain président de la République ? Qui sera en tête du premier tour ? Qui se qualifiera pour le second tour ? Qui sera le « troisième homme » ?

Ce sont les questions standard mais il est toujours possible de soumettre des questions plus précises, ou plus farfelues, et de miser si le pari est accepté : si vous avez des idées…

Les bookmakers voient Hollande à l’Elysée

Les bookmakers votent Hollande. Chez William Hill, la cote du candidat socialiste est de 2 contre 5. C’est-à-dire que si vous misez 100 euros sur son élection à la présidence – et qu’il l’emporte le 6 mai -, vous toucherez 140 euros. Un profit de 40 euros. Chez les mêmes bookmakers, Nicolas Sarkozy est donné vainqueur à 7 contre 4. Une mise de 100 euros sur la réélection du président vous rapportera 275 euros. Voilà qui commence à être intéressant…

De son côté, Ladbrokes est un tantinet plus « hollandais » avec une cote de 4 contre 11 pour le favori et une autre de 15 contre 8 pour le sortant.

Inutile de chercher… à miser sur les deux, on perd à tous les coups – même si on perd moins !

Des surprises qui rapporteraient gros…

Et si les sondeurs s’étaient trompés, et si les électeurs déjouaient tous les pronostics… Bingo ! Chez William Hill, une victoire finale de François Bayrou est cotée à 40/1, contre 50/1 à Marine Le Pen et 66/1 à Jean-Luc Mélenchon. Le gros coup, c’est Jacques Cheminade… à 1 001/1, une mise de 100 rapporterait 100 100. De quoi largement financer les activités douteuses – que certains qualifient de sectaires – de son mouvement « Solidarité et Progrès » et diffuser les thèses antisémites de son comparse américain Lyndon Larouche

Nicolas Sarkozy en tête au premier tour, pas de 21 avril bis

Au premier tour, les bookmakers placent Nicolas Sarkozy en tête, dans un mouchoir de poche, à 4/7 contre 5/4 à François Hollande. Une surprise BayrouLe Pen ou Mélenchon, c’est du 50/1. Nicolas Dupont-Aignan ou Nathalie Arthoud (sic) en lice le 6 mai, Ladbrokes propose du 250/1.

Vu de Londres, la perspective d’un 21 avril bis – à l’envers comme à l’endroit – est peu probable. La présence de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande au second tour sont cotées à 1/33. Autant dire que l’une comme l’autre sont considérées comme quasiment acquises. Si, malgré tout, l’un ou l’autre des favoris devait chuter, c’est Marine Le Pen qui est considérée comme favorite à 6/1, contre 8/1 à François Bayrou et 12/1 à Jean-Luc Mélenchon. Les lunettes vertes d’Eva Joly sur les affiches du second tour, c’est du 100/1. Le sort semble s’acharner sur la candidate écologiste.

Logiquement, pour le dernier pari proposé, à savoir l’identité du « 3ème homme », c’est Marine Le Pen qui est privilégiée. C’est acquis pour Ladbrokes, « evens » 1/1. Rien à y gagner. Ensuite, en contradiction avec la capacité à se qualifier pour le second tour, vient Mélenchon à 6/4 et Bayrou à 7/2.

Les parieurs votent Nicolas Sarkozy

Graeme Sharpe, responsable de la communication de William Hill, révèle qu’une défaite de Nicolas Sarkozy – et une victoire de François Hollande – coûterait peu à l’entreprise. À ce jour, le président sortant a attiré 51% des paris placés – mais seulement 32% des sommes engagées. Un parieur en ligne, depuis Londres, a misé 2 000 livres sterling sur une réélection et un autre client, dans l’Est de Londres, a parié, quant à lui, 1 500 livres.  

Les paris politiques, un marché porteur

« La politique est un marché très significatif pour nous et les paris sur la politique européenne ont régulièrement progressé au cours des dernières années, grâce notamment à nos activités en ligne, » affirme Graeme Sharpe. La complexité pour l’entreprise réside dans sa connaissance lacunaire de la question et de la difficulté à s’appuyer sur des experts capables d’établir les cotes. « Nous avons tendance à privilégier les questions classiques sur la politique internationale, bien plus que nous le faisons pour la politique britannique, » ajoute-t-il. Et, en effet, sur le site williamhill.co.uk, il est possible de parier sur le prochain leader des deux principaux partis ou sur le nom du prochain ministre à démissionner du gouvernement de David Cameron.

Pourtant, William Hill pourrait proposer des choix plus insolites à l’approche du scrutin. « Par le passé, nous avons ouvert un pari, qui a bien fonctionné, sur le fait de savoir si Carla Bruni serait élue la femme la plus sexy par les lecteurs de FHM Magazine – et en 2008 elle était la favorite à 6/1 ! », se souvient Graeme Sharpe.

Plus sérieusement, Barack Obama est donné vainqueur de la présidentielle américaine à 4/9 contre 7/4 pour Mitt Romney, et vous avez jusqu’au 4 novembre à midi pour voter. Par ailleurs, si vous pensez – craignez ou espérez – une dislocation de la zone euro, c’est du 10/3. De quoi mettre un peu de beurre dans les rutabagas… 

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