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Hillary Clinton à la Maison Blanche en 2016: info ou intox?

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Encore sept mois avant le 6 novembre, date du prochain scrutin présidentiel aux États-Unis, que, déjà, les Américains – ou plutôt les journalistes américains – songent au coup prochain. Invité de la chaîne ABC News, Bill Clinton s’est vu interrogé sur l’avenir présidentiel de sa femme. Réponse : « si elle change d’avis et décide de se présenter, j’en serais heureux », ajoutant : « la décision lui appartient », « tout dépend d’elle ». Sur NBC, il a recommencé : « quoiqu’elle décide de faire, je la soutiendrai ».

« I had a dream »… Certains démocrates se prennent à rêver

Quoiqu’il advienne en novembre prochain, Barack Obama ne pourra pas se représenter en 2016. Et déjà, le camp démocrate semble avoir peur du vide…

Nancy Pelosi, ex-présidente de la Chambre des représentants, a lancé à Hillary Clinton un appel du pied sans ambiguïté. « J’adorerais [la] voir devenir candidate pour 2016 », a-t-elle indiqué. D’autres responsables démocrates sont récemment allés dans le même sens.

À tel point que le site spécialisé Politico note ainsi un changement dans le débat au sein du camp démocrate, passé de « Je pense qu’elle est sincère quand elle dit qu’elle veut arrêter » à « ne serait-ce pas fantastique si elle se présentait ? ».

Heureux qui comme Hillary… Clinton aspire à une certaine tranquillité

Sa défaite aux primaires démocrates de 2008 à peine digérée, elle avait accepté de servir dans l’administration Obama. Depuis sa nomination au poste de secrétaire d’État, en janvier 2009, elle parcourt inlassablement le monde. Si les voyages forment la jeunesse, ils accélèrent en revanche la vieillesse. Aussi, dès le 12 octobre 2009, Hillary Clinton a déclaré qu’elle ne se présenterait plus à la présidence des États-Unis.

À l’automne 2011, elle a ajouté qu’elle comptait quitter ses fonctions aux termes du premier mandat présidentiel de Barack Obama. Et, récemment, elle a confirmé que, comme le veut la tradition, en tant que secrétaire d’État, chargée de la diplomatie américaine, elle ne participerait pas à la campagne du président sortant.

Heureux qui comme Hillary a fait un long voyage… Elle l’a dit, elle aspire à une vie « plus normale », elle entend « prendre du temps » pour sa famille et ses amis. Elle pourrait se contenter de défendre quelques causes, chères à son cœur, et intégrer le circuit lucratif des conférences.

Hypothèses sur une rumeur… La peur du vide en 2016

La secrétaire d’État apparait bien fatiguée – et on se souvient des ravages causés par la même fonction sur Madeleine Albright, sous la présidence de son mari… On se souvient aussi qu’on a perdu toutes traces de Condoleeza Rice, à laquelle on promettait aussi un avenir présidentiel à la fin du mandat de George W. Bush. Prudence est donc de mise.

Le camp démocrate aurait-il donc à ce point peur du vide en 2016, une fois tournée la page Obama ? Si l’on se souvient que c’est seulement quatre ans avant son élection, lors de la Convention d’investiture démocrate, que Barack Obama, jeune sénateur de l’Illinois, s’était fait remarqué au-delà du politic circus de Washington, on se dit que le champ des possibles est vaste lorsque viendra le temps de lui trouver un successeur. Si, après avoir élu un président métis, il restera encore aux Américains à remettre leur sort dans les mains d’une femme, d’autres choix qu’Hillary Clinton pourraient apparaître et s’imposer…

Et puis, de toute façon, en 2016, Barack Obama aura aussi un successeur naturel, au regard de l’histoire politique américaine, son vice-président Joe Biden.

Hypothèses sur une rumeur… Attention, Joe !

Joe Biden, justement… et si certains démocrates n’imaginaient pas plutôt Hillary Clinton gagner la Maison Blanche en succédant à Joe Biden. Non pas en… 2016+4+4 = 2024 – elle aura tout de même alors plus de 75 ans -, mais dès 2012 au poste de n°2. Joe Biden a sans doute été, du point de vue de la Maison Blanche, un efficace vice-président – d’ailleurs, il a entamé la campagne de réélection aux côtés du président. Mais, il est apparu assez effacé et pourrait ne plus nécessairement constituer le meilleur colistier pour Barack Obama. Imaginons qu’une fois investi Mitt Romney se révèle un candidat redoutable, ou que la conjoncture économique ou diplomatique évolue subitement dans un sens défavorable aux sortants. Imaginons encore que le même Mitt Romney sorte de son chapeau le colistier ou la colistière de rêve… Barack Obama pourrait être amené à revoir ses plans et à se séparer de son bon Joe. C’est peut-être pour cela que certains démocrates encouragent Hillary a joué sa propre musique. Un ticket Obama-Clinton, c’est juste, inversé, le ticket de rêve dont tant avaient rêvé en 2008.

Supputations, ce ne sont que des supputations. Hillary a dit qu’elle ne serait pas candidate. Parole de Clinton.

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