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Hommage à Raymond Aubrac, héros de la Résistance

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[image:1,l]Raymond Aubrac, figure marquante de la Résistance française à l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale, est décédé mardi 10 avril, à l’âge de 97ans. Avec sa femme, Lucie – elle-même décédée à 94 ans le 14 mars 2007 -, il a été particulièrement actif au cours des sept dernières décennies pour entretenir le souvenir de cette période sombre de l’histoire de la république. 

Un hommage apolitique

L’hommage national qui a été rendu, lundi 16 avril, à Raymond Aubrac, se devait d’être apolitique, selon les volontés du défunt, et il l’a été. A moins d’une semaine du 1er tour de l’élection présidentielle, sa fille, Elisabeth Helfer-Aubrac, avait prié les responsables politiques de ne pas tenter de récupérer politiquement le décès de l’illustre défunt. Sa volonté a été scrupuleusement respectée par l’ensemble de la classe politique. Si les principaux dirigeants politiques français – et, en premier lieu, es-qualité, le président de la république Nicolas Sarkozy – étaient présents dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides, à Paris, aucun d’entre eux n’a pris la parole. 

La parole aux résistants et aux historiens

Après que les honneurs militaires ont été rendus au défunt, ce sont d’anciens résistants qui se sont exprimés ainsi que l’historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac, qui a salué ce « flambeau de la justice et de l’espérance ». 

L’honneur de prononcer les éloges funèbres a été rendu à Jacques Vistel, président de la Fondation de la Résistance, et l’historien et ancien compagnon de Raymond Aubrac, Jean-Louis Crémieux-Brilhac. Le défunt a été chaleureusement salué pour son engagement et son combat pour « rendre la France plus juste et le monde plus humain ». «Raymond Aubrac ne ressassait pas son passé de résistant : il ne s’intéressait qu’à l’avenir, à la lutte contre le racisme et à la défense de la Résistance et de ses valeurs contenues dans le pacte national du Conseil national de la Résistance », a insisté Jacques Vistel.

Raymond Aubrac n’a jamais cessé de militer, et de s’engager pour les causes qu’il croyait justes. Un exemple pour chacun.

Le devoir de mémoire

A l’occasion du 11 novembre dernier, Jean-Marie Bockel, ancien secrétaire d’Etat aux anciens combattants, évoquait dans nos colonnes – lire 11 Novembre : de la mémoire à l’Histoire – l’impériosité d’entretenir le souvenir des Poilus de la Première guerre mondiale, maintenant que tous ont disparus, que rares sont les vivants qui peuvent se souvenir avoir vécu enfants le départ ou même le retour des tranchées et qu’ils basculetn collectivement dans l’Histoire.

La disparition de Raymond Aubrac rappelle la fuite inexorable du temps. Vingt ans seulement se sont écoulés entre 1918 et 1939, et donc, déjà, nous nous trouvons confrontés à la disparition progressive de toute la génération du second conflit mondial. C’est un défi d’une toute autre mesure auquel nous nous trouvons confrontés. Vichy et l’Occupation allemande étaient peut-être de sombres parenthèses dans l’histoire de la République mais elles ne sauraient pour autant basculer dans l’oubli. Dans la manière d’entretenir le souvenir du courage et du sacrifice des résistants, et surtout des résistants de l’intérieur, Raymond et Lucie Aubrac ont montré la voie.

 

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