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Hong Kong, victime de la politique de l’enfant unique

[image:1,l]Les mères chinoises sont de plus en plus nombreuses à profiter des avantages d’un accouchement dans la ville de Hong Kong. Face à la saturation des hôpitaux, les autorités ont décidé d’intervenir.

400 millions enfants auraient pu naître

Afin de réguler la démographie du pays, le gouvernement de la République populaire de Chine instaure, dans les années 1970, une politique drastique visant à contrôler le taux de natalité. Selon les estimations, si cette mesure sévère, dite également « politique de l’enfant unique » – formulation qui résume la teneur principale de la loi- n’avait pas été applaudi des deux mains par le gouvernement et aussitôt appliquée, près de 400 millions nouveau-nés auraient vu le jour au cours des trois dernières décennies.

Hong Kong, une alternative à la politique de l’enfant unique

En effet, en Chine, où cette politique draconienne est toujours en vigueur, 70% des femmes déclarent vouloir avoir plus d’un enfant. Un désir qui pousse massivement les ressortissantes chinoises du continent vers Hong Kong, région administrative spéciale où la « politique de l’enfant unique » ne s’applique pas. Les soins et prises en charge médicales y sont également meilleurs que ceux dispensés sur le continent. Aujourd’hui ce phénomène devient problématique. Les hôpitaux de l’île sont saturés et la présence croissante des continentaux commence à ennuyer le gouvernement et habitants de Hong Kong. Les continentaux sont accusés de venir sur le territoire, uniquement dans le but de profiter des services publics.

Priorité aux Hongkongaises

Une réforme vient cependant changer la donne, et d’après The Associated Foreign Press, c’est Leung Chun-Ying, élu Chef de l’exécutif de Hong Kong en mars 2012, qui en serait à l’origine. Conformément à la Constitution hongkongaise, un Chinois qui naît sur l’île, obtient automatiquement le titre de citoyen ainsi qu’une couverture maladie extrêmement avantageuse. Cette ancienne colonie britannique offre des avantages sociaux importants à l’inverse de son voisin communiste. Aujourd’hui, Leung Chun-Ying désire en finir avec cette politique de « citoyenneté automatique ».

Le gouvernement de cette région administrative spéciale a donc décidé de prendre une série de mesures, pour juguler ce phénomène galonpant. Au cœur de ces réformes, on retrouve un principe de priorité accordée aux Hongkongaises et un renforcement du contrôle des certificats de naissances délivrés aux Chinoises du continent.

Une réforme saluée

L’annonce du Chef de l’exécutif de Hong Kong a été très bien accueillie et même encouragée par la majorité de l’île. Les naissances des enfants chinois du continent représentent la moitié des naissances dans la ville. Selon le Daily Telegraph : « En 2010, le nombre de naissances s’élevait à 80 000 ». Pour Henry Yeung, président du corps médical hongkongais, la réforme proposée par Leung Chun-Ying pourrait résoudre les problèmes de « surcharge » au sein des maternités et offrirait des places prioritaires aux mères de Hong Kong.

Ironie du sort, l’île qui est longtemps restée éloignée de la politique communiste chinoise, a fini par instaurer, à son tour, un contrôle sur les naissances.

Global Post/ Adaptation Marie Pichereau-JOL Press

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