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La campagne de Mitt Romney passe en mode présidentiel

[image:1,l]« Après 43 primaires et caucus, beaucoup de longues journées et quelques nuits, je peux dire avec confiance et gratitude que vous m’avez offert un grand honneur et une responsabilité solennelle, » a déclaré Mitt Romney, mardi soir. « Ensemble nous allons gagner le 6 novembre ! », a-t-il lancé.

La course à l’investiture républicaine est jouée mais les votes se poursuivent dans les États restants. Sans enjeu, les scrutins du Texas ou de Californie, par exemple, les 29 mai et 5 juin, doivent permettre, entre autres choses, au futur porte-drapeau des républicains d’être pleinement adopté par l’élite de son parti.

S’assurer le soutien du parti

Pour avoir une chance de remporter la bataille présidentielle, aux États-Unis comme ailleurs, il est essentiel de pouvoir compter sur le soutien d’un mouvement politique et de pouvoir s’appuyer sur tous les relais dont il dispose. Le 20 avril, Mitt Romney était à Phœnix dans l’Arizona pour la conférence de printemps du parti et il y a été salué par une « standing ovation » prolongée. Pourtant, il n’a pas encore été officiellement reconnu comme le probable candidat du parti. Les cinq victoires du mardi 24 avril vont, très probablement, effacer les derniers doutes que pouvaient conserver les officiels du parti. Dès lors, on peut imaginer qu’un message de soutien ne devrait pas tarder à être rendu public.

Amasser un trésor de guerre

Malgré la crise économique qui frappe les États-Unis et un niveau de dette record, la campagne présidentielle de 2012 s’annonce comme la plus chère de l’Histoire : plus de 6 milliards de dollars dépensés, dont 1 milliard pour le président sortant, Barack Obama.

Les principaux donateurs républicains ont d’ores et déjà basculé dans le camp de Mitt Romney alors qu’il s’efforce de collecter plusieurs centaines de millions de dollars, indispensables à sa campagne. Ses dernières victoires lui donnent un argument supplémentaire lorsqu’il s’agit de convaincre, en particulier, les petits donateurs, jusque-là bien moins mobilisés que ceux de Barack Obama.

Accueillir les ralliements

Gouverneurs, maires, responsables locaux des partis rejoignent en masse le « camp Romney », maintenant que sa nomination apparaît assurée. Pourtant, certains demeurent réticents craignant de se priver du soutien des conservateurs du Tea Party et d’autres groupes de pression, opposés aux thèses modérées de Mitt Romney. Si Rick Santorum n’avait pas quitté la course et s’il avait inquiété Mitt Romney dans son État de Pennsylvanie, ces hommes et femmes politiques auraient eu davantage de raisons de rester neutres. C’est désormais plus difficile.

Convaincre ses adversaires

Il est aussi grand temps pour Mitt Romney de rassembler le Great Old Party et livrer une cour déterminée aux supporters de ses rivaux, en particulier les franges les plus conservatrices. Les stratèges de l’ancien gouverneur du Massachusetts visent plus spécifiquement les soutiens du « libertarien » Ron Paul, des troupes plutôt jeunes et déterminées.

Séduire les indépendants

Tout aussi déterminante, la capacité de Mitt Romney de rallier à sa cause les électeurs indépendants ainsi que les démocrates conservateurs. Cela nécessitera de s’adresser aux femmes, aux électeurs des zones péri-urbaines et aux hispaniques.

Ce « shift » est déjà observable. Désormais, les discours de Mitt Romney ne sont plus orientés vers ses adversaires républicains. Maintenant qu’il n’aura plus à faire campagne pour les primaires, la campagne présidentielle peut commencer.

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