[image:1,l]Voilà une couverture de magazine qui met ces dames dans de beaux draps! En Une du fameux hebdomadaire américain, Newsweek, la journaliste Katie Roiphe affirme que les « femmes actives préfèrent être dominées dans leurs chambres à coucher ». Énorme pavé dans la mare puritaine, qui suscite la polémique en décrivant un phénomène en vogue. En effet, selon la journaliste, être dominé sexuellement est désormais tendance chez les Américaines qui ont gravi les échelons professionnels. Position de choix dans la hiérarchie, paradoxalement soumises au lit…
Le phénomène « 50 Shades of grey », révélateur de tendance
Parler de « mode » pour un sujet relevant de l’intimité d’un couple, a de quoi surprendre. Pourtant il suffit de se pencher quelques instants sur les lectures des Américains pour se laisser convaincre que la domination sexuelle masculine est de nouveau au cœur des centres d’intérêts. Le succès fulgurant du best-seller « 50 Shades of grey » en est une preuve édifiante. Vendu à plus de 250 000 exemplaires aux États-Unis, le premier tome de cette saga érotique, commence par la rencontre de l’héroïne, la jeune étudiante Anastasia Steele, avec le magna des Télécoms, le richissime Christian Grey. Une romance naît entre ces deux personnages, avant de se transformer peu à peu en incursion dans leur intimité. On découvre alors un homme dominateur, ayant un goût prononcé pour les jeux sadomasochistes, qui invite sa compagne – et le lecteur – à entrer dans son univers.
Un tournant historique
Selon la journaliste Katie Roiphe, la popularité inattendue de ces livres, associée au succès de films comme Secretary ou encore A dangerous Method, marquent un réel tournant. Il s’agit, selon elle, « d’un moment historique où la domination masculine serait davantage renforcée ». À l’inverse, pour Samhita Mukhopadhyay, rédactrice en chef du magazine Feministing, et accessoirement, femme d’influence : « Le lien entre pouvoir professionnel et soumission sexuelle n’est pas si évident ». Si, elle reste modérée dans ces propos, il convient de souligner que l’article et la saga à succès, ont éveillé une vive polémique dans le camp féministe.
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Les féministes montent au créneau
Cette mode, que certains qualifie d’antiféministe, trouve un écho grandissant à travers le pays et ne manque pas de choquer une partie de l’Amérique. Et pour cause, les mouvements féministes, qui prônent une égalité des sexes, luttent pour le droit des femmes, et pointent du doigt la domination exercée par les hommes, semblent battus dans l’intimité d’une chambre à coucher. De quoi révolter de nombreuses militantes convaincues d’avoir contribué à mettre à mal un système patriarcal et les archétypes des relations homme-femme. Le phénomène soulève de nombreuses interrogations dans la société américaine. Si, pour certains optimistes, il s’agit du prolongement du féminisme, d’autres n’en démordent pas, et jugent cette « mode » parfaitement rétrograde.
Global Post/Adaptation Marie Pichereau-JOL Press