Site icon La Revue Internationale

L’arabisation des chaînes publiques

[image:1,l]

« L’arabisation en marche », écrit en une le quotidien francophone Le Soir-Échos, au lendemain de l’adoption des cahiers des charges concernant le programme des chaînes publiques, présentés par le gouvernement marocain.

La gronde des milieux francophones

Au Maroc, alors que le ministre de la Communication Mustapha El Khalfi a annoncé que 80% des émissions de la première chaîne publique seraient en langue arabe et que seul le journal de la nuit serait présenté en français sur la seconde, les milieux francophones ne décolèrent pas.

« Oui au bilinguisme, oui au trilinguisme. Nous en sommes tous convaincus, pourvu que les Marocains lisent et écoutent : en arabe, en français, en anglais, en mandarin… Seulement, le débat n’a jamais été abordé en ces  termes », s’insurge l’Économiste, premier quotidien économique du pays. 

« C’est  plus important que d’améliorer la croissance nationale. C’est beaucoup plus urgent que de s’intéresser à ces 200 000 élèves qui abandonnent l’école chaque année pour renflouer les rangs de désœuvrés », ironise encore l’éditorialiste du journal.

Le gouvernement se trompe de priorités 

Le gouvernement islamique d’Abdelilah Benkirane, au pouvoir depuis janvier, se trompe clairement de priorités. Et cela, les médias ne sont pas les seuls à le penser. 

« Ce n’est pas un problème de halal (autorisé par la religion, ndlr) ou de haram (proscrit). Le vrai problème est qu’un grand nombre de jeunes sont au chômage, que des jeunes ne trouvent pas de terrains où pratiquer leurs sports favoris, etc. », a ainsi déclaré Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des sports, au quotidien Al-Massae.

Contestables, ces nouvelles mesures s’expliquent néanmoins par une volonté des officiels marocains de récupérer les téléspectateurs arabophones qui tendent à déserter les chaînes publiques pour Al-Jazeera. Adoptées par la Haute autorité de la Communication et de l’audiovisuel, elles entreront en vigueur au 1er mai prochain

Quitter la version mobile