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Le chemin sanglant vers la paix avec les FARC

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[image:1,l] Tout pourrait sembler aller pour le mieux en Colombie : le gouvernement et les FARC appellent conjointement à parvenir à une situation pacifique. Les rebelles ont même fait preuve de bonne volonté en relâchant des soldats et des prisonniers dont certains ont passé plus de quatorze années en captivité.

Pourtant, derrière les symboles et les grandes phrases, le cycle de la violence se poursuit en Colombie. Le mois de mars a même été particulièrement meurtrier : une attaque des FARC contre un camp militaire dans la riche région pétrolifère de l’Arauca a tué 11 personnes, dont 10 soldats de l’armée régulière.

En représailles, une escouade de cinq bombardiers est allée raser une base des FARC, causant ainsi la mort de 33 guérilleros, suite à une information fournie par des déserteurs, indiquant la position des rebelles. À la suite de cette assaut, les troupes au sol ont pu capturer plusieurs responsables des FARC.

Peu de temps après, le président Juan Manuel Santos confirmait l’existence d’une deuxième intervention militaire dans l’Est du pays, tuant 36 FARC dans leur bastion de Vista Hermosa.

Pourtant, et contre toutes attentes, les avancées vers la paix se poursuivent : au début du mois d’avril, ce sont 10 nouveaux captifs des FARC qui devraient être libérés après la médiation d’un ancien sénateur.

Un conflit de quarante ans

Créés en 1964, les FARC se battent pour créer une « société plus juste » redistribuant les richesses et nationalisant les industries. Étiquetés « organisation terroriste » par l’UE et les États-Unis, ils ont longtemps utilisé le trafic de drogue et les enlèvements pour financer la guérilla anti-gouvernementale. Conscients d’être taxés de terroristes en raison notamment des affaires de prises d’otages, les FARC tentent de changer de stratégie pour retrouver une crédibilité internationale et le soutien des organisations d’extrême gauche en Europe et en Amérique Latine

Une avancée vers les pourparlers 

Aujourd’hui, les FARC tentent de redevenir fréquentables et affirment vouloir négocier. Leur nouveau leader, Rodrigo « Timochenko » Londono Etchevarri a répété à plusieurs reprises la nécessité de pourparlers.

Reste à savoir si le gouvernement jouera aussi la carte du dialogue. Car si le président Juan Manuel Santos a toujours affirmé avoir « la clé de la paix dans sa poche », il n’est pas si simple d’oublier plus de 40 ans de conflit armé et idéologique.

D’autant que l’opposition, favorable à l’ancien président, ne se montre pas tendre avec les adeptes de la discussion. Pour la droite, des pourparlers ruineraient les efforts et les avancées contre les FARC acquis pendant le mandat d’Alvaro Uribe.

Pour le gouvernement, tenter d’obtenir une série de succès militaires avant d’aborder les négociations pourrait être une idée séduisante. Mettre les FARC en situation de faiblesse permettra de ne pas céder sur les sujets qui fâchent : la répartition des richesses dans le pays, la protection de l’environnement et les droits des indigènes.

GlobalPost/ Adaptation Emmanuel Brousse pour JOL Press

 

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