Site icon La Revue Internationale

Le HCR inquiet face au défi des réfugiés

[image:1,l]Au Soudan du Sud, une vague de bombardements aériens a frappé ces dernières semaines certaines régions des Etats d’Unity, de Warrap et de l’ouest de Bahr el Ghazal.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés n’a pas accès aux zones en question, mais le HCR achemine de l’aide via des agences locales. Le nombre des personnes déplacées a été communiqué par ces partenaires.

Toujours plus de réfugiés

Les trois sites accueillant des réfugiés dans l’Etat d’Unity n’auraient pas été affectés. « Nous avons néanmoins constaté une augmentation du nombre des réfugiés soudanais traversant la frontière, certains d’entre eux souffrent de malnutrition sévère », a indiqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards.

Dans l’installation de Yida, plus de 1.300 nouveaux arrivants ont été signalés ces quatre derniers jours, et le nombre moyen d’arrivées par jour (230) a triplé par rapport à celui observé en février et mars. Certains réfugiés disent qu’ils ont quitté le Soudan en raison des pénuries alimentaires, d’autres expliquent avoir fui les combats intenses dans leur région d’origine.

L’inquiétude face à l’escalade militaire

L’escalade des hostilités accentue les préoccupations sur la sécurité des réfugiés dans l’Etat d’Unity. Yida est situé à seulement quelques kilomètres de la frontière et a été le théâtre de bombardements et de tirs d’artillerie directs et indirects ces six derniers mois. Les agences humanitaires continuent de fournir à plus de 20.000 réfugiés vivant sur place une assistance vitale et des services essentiels comme la nourriture, l’eau, les installations d’assainissement, les services communautaires et les soins de santé. « Parallèlement, nous leur conseillons de rejoindre de toute urgence des zones plus sûres », a noté Adrian Edwards.

Le HCR a déjà aidé au transfert de plus de 2000 réfugiés vers deux sites plus au sud dans l’Etat d’Unity. L’agence prépare les sites et en planifie d’autres pour recevoir davantage de réfugiés du Kordofan méridional et de Yida, si les réfugiés qui s’y trouvent optent pour le transfert. Des vivres et d’autres biens de secours sont pré-positionnés dans les trois sites de l’Etat d’Unity par anticipation avant la saison des pluies.

Au Soudan du Sud, dans l’Etat du Haut Nil, le rythme d’arrivée des réfugiés depuis l’Etat du Nil Bleu au Soudan s’est ralenti. Il y a actuellement plus de 92.000 réfugiés soudanais dans le comté de Maban, y compris environ 52.000 dans l’installation de Doro, 37.000 dans l’installation de Jammam et plusieurs milliers qui vont être transférés depuis les zones frontalières.

Aide alimentaire et appui logistique

L’accès au comté de Maban et ses alentours est réduit pendant la saison des pluies. Le HCR et ses partenaires travaillent 24h/24 pour réparer les routes essentielles pour garder l’accès ouvert ces prochains mois.

Fournir de l’eau en quantité suffisante est le principal défi à Jammam. Malgré des forages intensifs, les sources viables sont pour le moment inaccessibles. Les partenaires du HCR acheminent l’eau par camion, installent des réseaux de tuyauterie et traitent les eaux de surface pour la saison des pluies. Pendant ce temps, de grandes plateformes sont acheminées vers la zone pour forer des puits plus profonds. Jusqu’à ce qu’il soit possible d’augmenter la quantité fournie actuellement par personne et par jour, les agences identifient des sites appropriés pour le transfert d’environ 15.000 réfugiés du groupe de Jammam pour réduire la pression portée sur les ressources en eau.

Dans l’installation de Doro, les forages ont rencontré davantage de succès. Les partenaires peuvent fournir 12 litres par personne et par jour et espèrent atteindre sous peu le standard de 15 à 20 litres par personne et par jour.

De nouvelles installations en Ethiopie

Dans la région de Benishangul-Gumuz, en Ethiopie voisine, le HCR a déjà reçu environ 2.400 nouveaux réfugiés originaires de l’Etat du Nil Bleu ce mois-ci. Le centre de transit d’Adamazin est agrandi pour héberger les nouveaux arrivants avant leur transfert vers Bambasi, le troisième camp dans la région dont les travaux de préparation sont bientôt terminés.

Des mois de combats intermittents ont poussé plus de 115.000 réfugiés soudanais à rejoindre le Soudan du Sud et près de 30.000 autres vers l’Ethiopie. Beaucoup pourraient encore suivre si le conflit s’intensifie. Le HCR appelle les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud ainsi que les autres parties au conflit, à faire leur possible pour éviter que la vie des civils déplacés ne soit mise en danger et pour cesser les actions qui pourraient générer encore davantage de déplacement de population.

Quitter la version mobile