Site icon La Revue Internationale

Le populiste Geert Wilders fait chuter le gouvernement

[image:1,l]

Arrivé en troisième position lors des élections législatives de juin 2010 et disposant de 24 sièges au Parlement, le Parti de la liberté (PVV) avait opté pour le soutien sans participation au gouvernement de droite formé par les libéraux et les chrétiens-démocrates. Le 21 avril, son leader Geert Wilders a décidé de retirer son soutien au premier ministre Mark Rutte et le gouvernement est tombé lundi 23 avril.

A l’origine du conflit, des mesures d’austérité et les « fraudeurs grecs »

La crise dure depuis sept semaines, sept semaines de vaines négociations sur de nouvelles mesures d’austérité. Le gouvernement souhaitait dégager 16 milliards d’euros d’économie pour réduire le déficit public des Pays-Bas – qui s’est élevé à 4,7% en 2011. Pour sauver le « triple A » néerlandais, Mark Rutte prévoyait une légère hausse de la TVA, un gel des salaires des fonctionnaires ainsi qu’une réduction du budget de la santé et de l’aide aux pays en développement. Pour Geert Wilders, il faut des mesures « qui étouffe moins les citoyens » : « Nous n’allons pas laisser nos vieux payer la note des fraudeurs grecs », a-t-il déclaré.

Une opération stratégique des populistes

Le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders serait actuellement en recul dans les sondages. Ce déclin relatif le placerait désormais en quatrième position derrière les libéraux, les chrétiens démocrates et les travaillistes. Aujourd’hui, d’après les sondages, il n’obtiendrait plus que 19 sièges sur 150 au Parlement – contre 24 sièges depuis juin 2010.

En faisant chuter le gouvernement, Geert Wilders se retrouve isolé. Mais, c’est lui qui impose les thèmes de la politique européenne et de l’euro à ses adversaires. Il reste la personnalité politique la plus citée par les médias et a déjà annoncé que la prochaine campagne électorale – probablement à l’automne – porterait sur l’Europe et l’euro. Son leitmotiv : la dénonciation de Bruxelles et le rétablissement du florin, l’ancienne monnaie nationale.

C’est après l’assassinat par un islamiste du réalisateur Théo Van Gogh, en 2004, que Geert Wilders, ancien assistant parlementaire de l’ancien commissaire européen Frits Bolkestein, se distingue par des prises de position très forte contre la montée d’un fascisme islamiste et le multiculturalisme. Comme d’autres membres de cette nouvelle – et jeune – génération de leaders populistes en Europe, Geert Wilders, né en 1963, dénonce l’Europe, l’euro et Bruxelles et se prétend libertaire.

Face à la menace populiste, la riposte est divisée

A droite, Mark Rutte devrait rester à la tête du gouvernement et expédier les affaires courantes jusqu’au prochain scrutin, en octobre probablement. Les deux partis auront à rendre compte des difficultés traversées par le pays, malgré leurs efforts de redressement. Des autres expériences européennes, on sait que ce n’est pas la situation la plus confortable pour faire campagne – et l’emporter.

A gauche, le parti travailliste (PVDA), impuissant ces dernières années face à l’essor de Geert Wilders, se trouve en plein chambardement depuis la démission de son chef, Job Cohen, le 20 février dernier.

 C’est bien de la faiblesse de ses adversaires dont entend profiter Geert Wilders.

Quitter la version mobile