Site icon La Revue Internationale

Le sommet de l’ASEAN appelle à la levée des sanctions

 

[image:1,l]Pour sa première sortie depuis le scrutin législatif partiel du dimanche 1er avril, le président birman Thein Sein était, mardi 3 avril, à Phnom Penh au Cambodge pour le sommet des dirigeants de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean). Rassurés sur les avancées réalisées en matière de démocratisation en Birmanie, les neuf autres pays membres de la communauté régionale (Thaïlande, Malaisie, Singapour, Indonésie, Philippines, Brunei, Vietnam, Laos et Cambodge) ont appelés à la poursuite des efforts entrepris mais, surtout, à la levée des sanctions internationales contre la Birmanie.  

Des élections, préludes de la réhabilitation politique de la Birmanie

Savoir si la bonne volonté générée par les réformes, mises en œuvre par le gouvernement de transition constitué d’anciens militaires, va se poursuivre dépendait pour beaucoup des résultats de ces élections du 1er avril et du fait qu’elles puissent être perçues comme justes et libres.

Des élections justes et libres ? Il semblerait que la réponse soit positive. Comme attendu, le scrutin de dimanche a vu le triomphe de l’opposante Aung San Suu Kyi, élue députée pour la première fois, et de sa Ligue nationale pour la démocratie (LND), qui a remporté au moins 40 des 45 sièges en jeu, selon des résultats officiels partiels. S’il y a eu des irrégularités, on peut déduire de ces chiffres qu’elles ont été marginales.

Une preuve supplémentaire. Le président birman Thein Sein a assuré à ses homologues que les élections de dimanche avaient été « transparentes, libres et justes ». Pour cette raison, « il accepte les résultats », a-t-il encore indiqué. En la matière, sa parole est d’or.

Un soulagement pour l’Asean

Les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) ont souvent été embarrassés ces dernières années par l’image désastreuse de la Birmanie. Les violations des droits de l’Homme et la répression féroce de toute forme d’opposition à la junte militaire, au pouvoir pendant plus de deux décennies jusqu’à mars 2011, ont souvent porté ombrage aux sommets de la région, exaspérant ses régimes les plus démocratiques.

L’organisation a souvent été accusée par l’Occident d’être trop molle à l’égard de la junte birmane. C’est pourquoi, par souci d’objectivité, et pour la première fois, des observateurs de l’Asean ont été envoyés sur place à l’occasion des élections du 1er avril.

Un soulagement et un succès pour l’Asean puisque, dès novembre, lors de son dernier sommet, les membres avaient confié leur présidence tournante à la Birmanie à compter de 2014. Un pari risqué, loin d’être réussi mais que l’on peut, indéniablement, estimer sur la bonne voie.

L’Asean appelle à la levée des sanctions internationales

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Asean « appellent à la levée de toutes les sanctions contre la Birmanie », a déclaré aux journalistes le ministre des Affaires étrangères adjoint cambodgien Kao Kim Hourn, dont le pays assure la présidence tournante du bloc régional.

« La levée des sanctions contribuerait positivement au processus démocratique et en particulier au développement économique de la Birmanie », a-t-il ajouté, citant les dirigeants réunis à huis-clos.

La levée des sanctions occidentales a été réclamée par l’Asean avant tout le monde. L’Union européenne songe à lever dès le 23 avril les sanctions politiques, a indiqué samedi 31 mars, à la veille du scrutin, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht.

Mais les sanctions économiques devraient pour l’heure rester en place et il faudra attendre de nouveaux progrès, notamment sur le travail forcé, avant que des accords préférentiels n’interviennent.

 

Quitter la version mobile