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Le vent tourne pour le géant danois de l’éolienne

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[image:1,l]Une fâcheuse tendance à surestimer la capacité de ses turbines, une âpre concurrence chinoise et quelques malheureux contretemps ont conduit le plus grand fabricant de turbines au monde, le danois Vestas, à enregistrer, en mars 2012, ses premiers déficits depuis 2005.  Résultat : le directeur de la société, Ditlev Engel, prévoit le licenciement de nombreux salariés, employés pour l’essentiel au Danemark.

Pour limiter les pots cassés, le gouvernement de centre-gauche du pays a assuré qu’à l’horizon 2020 la moitié de l’électricité danoise proviendrait de l’énergie éolienne. Une décision qui devrait accorder un léger répit au groupe Vestas en lui permettant, notamment, de s’assurer de nouveaux contrats. Toutefois, cette démarche ne suffira pas à sauver l’entreprise car le marché danois ne représente que 5% des ventes de la firme.

Les chinois sont dans la course

Aujourd’hui, un cinquième des commandes passées auprès de Vestas provient des États-Unis, une proportion qui rend le fabricant extrêmement dépendant de ce marché.

La Chine figure également au palmarès des « bons clients » et n’entend bien ne pas s’arrêter là. Récemment, l’Empire du Milieu a détrôné les États-Unis et héberge désormais le plus important parc éolien au monde. Confronté à la crise, Pékin envisage de réduire les dépenses liées au développement énergétique. Le marché chinois étant sur le point de ralentir, les fabricants asiatiques vont commencer à chasser sur les terres de l’entreprise danoises et chercher à prendre d’assaut l’Europe et les États-Unis.

La folie des grandeurs

En avril 2009, Vestas a investi 8 millions d’euros dans des turbines dernier cri. Un pari risqué, qui a joué en la défaveur du groupe danois. « Ils ont vu trop gros pour cette nouvelle plateforme. C’était bien trop onéreux » estime Michael Friis Jørgensen, analyste pour la société de courtage danoise Alm. Brand Markets. Selon lui, l’entreprise se trouve dans une posture très inconfortable : de lourdes pertes semblent inévitables sans un rapide accroissement des bénéfices. «Vestas s’en sort tout juste avec une marge de 4%, c’est plutôt mauvais signe » explique-t-il. « D’autant qu’ils estiment que le bilan de cette année est moyen. À quoi donc ressemblerait une mauvaise année? »

Aujourd’hui, quatre entreprises chinoises figurent dans le top dix des premiers fabricants d’éoliennes au monde. La plus importante d’entre elles, Sinovel, pourrait, sous peu, ravir la première place à Vestas. À la fin du mois dernier, deux turbines Sinovel – coûtant 20% de moins que celles développées par Vestas– ont été installées près des côtes suédoises.

Global Post/ Adaptation Anaïs Leleux – JOL Press

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