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Les Touaregs proclament l’indépendance de l’Azawad

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Après avoir rendu les armes, jeudi 5 avril, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a atteint son objectif en proclamant l’indépendance de l’Azawad, terre historique des Touaregs, située au Nord du Mali.

« Nous, peuple de l’Azawad »

Dans un communiqué publié sur le site internet du mouvement, le MNLA a proclamé « irrévocablement  » l’indépendance d’une terre pour laquelle ils combattent depuis le rattachement de leur territoire au Mali, en 1960.

Après plusieurs jours de conquête de leur berceau historique, la prise des villes de GaoKidal et Tombouctou, laissées par la suite aux islamistes d’Ansar Dine, le MNLA a finalement conclu à une victoire pour le peuple touareg.

« Nous, peuple de l’Azawad, […] proclamons irrévocablement, l’État indépendant de l’Azawad à compter de ce jour, vendredi 6 avril 2012. »

Par la voix du secrétaire général du mouvement, Billal Ag Acherif, l’Azawad déclare également reconnaître les « frontières en vigueur avec les États limitrophes et leur inviolabilité », « l’adhésion totale à la charte des Nations-Unies », « l’engagement ferme à instaurer des conditions de paix durable, et à initier les fondements institutionnels de l’État sur la base d’une Constitution démocratique de l’Azawad indépendant. »

Le MNLA confirme son combat contre l’islamisme

Le nouvel État de l’Azawad attend désormais une reconnaissance officielle de son indépendance, de la part de la communauté internationale.

Face aux islamistes d’Ansar Dine installés à Tombouctou et qui menacent de se diriger vers le Sud du pays, le MNLA souligne désormais son désir de combattre toutes les formes d’extrémisme. Un revirement qui marque la fin de son alliance de circonstances avec le groupuscule Ansar Dine, depuis le coup d’État du 22 mars qui a écarté le président Amadou Amani Touré du pouvoir.

Interrogé sur France 24, Mossa Ag Attaher, un des porte-paroles du MNLA a déclaré : « Nous avons une culture de tolérance et d’ouverture envers le monde, une culture qui n’a jamais imposé à qui que ce soit un quelconque culte ou une quelconque religion et nous allons continuer dans ce sens en disant non à tous les extrémistes. »

En face d’eux, les islamistes d’Ansar Dine, alliés d’un temps et soutenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont l’unique objectif est d’instaurer la charia dans tout le Mali, vont devenir un nouvel ennemi dans la mise en place de l’indépendance.

« Un désastre humanitaire majeur »

L’ONG Amnesty International a déjà rapporté les premières opérations d’Ansar Dine dans les villes prises depuis le coup d’État. « À Gao, tous les bars ont été détruits. À Tombouctou, des membres d’Ansar Dine ont arrêté des personnes accusées de viols et de pillages qui pourraient subir des châtiments basés sur la charia. »

À Kidal, capitale de l’Azawad, « Ansar Dine a demandé aux femmes de porter le voile et a détruit un night-club, dont le gérant est en fuite ».

À la menace islamiste s’ajoute la crise alimentaire qui perdure dans la région. L’ONG craint alors un « désastre humanitaire majeur » et demande un accès immédiat aux zones touchées afin de venir en aide à la population.

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