Les agences des Nations Unies ont exprimé, mardi 3 avril, leur préoccupation concernant la situation humanitaire au Mali, où des milliers de personnes ont été déplacées par les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles touaregs, et la pénurie de denrées alimentaires.
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« Plus de 2.000 personnes ont fui vers le Burkina Faso et la Mauritanie ces cinq derniers jours à cause de l’insécurité et de l’instabilité politique après le coup d’État militaire du 22 mars au Mali », a indiqué une porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), Melissa Fleming, lors d’une conférence de presse à Genève.
Des réfugiés multi-ethniques
La majorité des réfugiés sont des Touaregs, mais il y a également des Peuls, des Arabes et des Bambaras. Les Maliens qui fuient vers la Mauritanie sont pour la plupart originaires de la région de Tombouctou, alors que ceux qui fuient vers le Burkina Faso viennent à la fois de Gao et de Tombouctou.
La peur des voleurs armés et de nouveaux combats
La plupart ont indiqué au personnel du HCR avoir fui par peur des voleurs armés et de nouveaux combats dans le Nord. D’autres ont déclaré avoir quitté le Mali quand ils ont perdu espoir – après le coup d’État du jeudi 22 mars – qu’un accord de paix négocié survienne entre le gouvernement et les rebelles touaregs. Certains ont décidé de partir à cause du manque de nourriture.
Le HCR intensifie son aide
Le Haut commissariat aux réfugiés intensifie son aide dans toute la région du Sahel au bénéfice des réfugiés maliens qui sont confrontés à une sévère pénurie en eau et en nourriture. « Le HCR appelle toutes les parties concernées à s’abstenir de toute action pouvant mettre en danger les populations ou limiter leur mouvement vers des zones plus sûres », a exhorté Melissa Fleming.
Le PAM, cible de pillages
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré pour sa part qu’il avait été forcé de suspendre la distribution de denrées alimentaires dans plusieurs régions de l’Est et au nord du pays, après que ses bureaux et entrepôts aient été mis à sac et pillés.
200 000 déplacés depuis janvier
Les combats dans le nord du Mali entre les troupes gouvernementales et un groupe rebelle touareg ont éclaté en janvier, entraînant le déplacement de plus de 200 000 personnes. Elles ont trouvé refuge dans les pays voisins ou dans d’autres régions du Mali.
La situation s’est dégradée depuis que des combattants touaregs se sont emparés de plusieurs villes importantes dans le Nord, la semaine dernière, empêchant les agences humanitaires d’accéder aux personnes ayant besoin d’aide.