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Mad Men : retour sur une série-phénomène

[image:1,l] «Mad Men: la série dont tout le monde parle mais que personne ne regarde»?  L’étiquette colle au show depuis sa création. Outre-Atlantique, il n’a jamais brillé par ses audiences. Enfin jusqu’ici. Le 24 mars dernier, 3,5 millions de personnes se sont réunis devant leur petit écran pour assister au lancement de la saison 5. 21% de plus que pour la saison précédente.

C’est que ces nouveaux épisodes, les fans de Don Drapper et Joan Holloway les ont attendus 18 mois. Une pause forcée – pendant un an et demi, la chaîne AMC, qui diffuse Mad Men aux Etats-Unis, a tout fait pour convaincre son créateur, Matthew Weiner, de réduire son budget – qui n’aura fait que renforcer leur intérêt pour la série.

Avec cette cinquième saison, Mad Men fait un bon de quelques mois en avant. Nous sommes en mai 1966. La communauté noire monte en puissance, l’homosexualité n’est – presque – plus un tabou, et les blagues sexistes de moins en moins tolérées. Les Mad Men, eux vieillissent mal. Malheureux en couple, mauvais en affaires, ils ne sont plus non plus en phase avec leur époque. Seule la pétillante Megan, la nouvelle épouse de Don Drapper, semble vraiment heureuse de vivre. 

« Quand les hommes étaient des hommes et que les femmes portaient des jupes » 

Pour beaucoup, ce qui fait le succès de Mad Men, c’est son aspect «vintage».  En cette période de crise, l’insouciance des Trente Glorieuse fait rêver. Nostalgiques d’un temps qu’ils n’ont, pour la plupart, pas connu, les téléspectateurs se prennent à regretter les sixties, une époque où -pour reprendre le slogan de la série- «les hommes étaient des hommes et les femmes portaient des jupes». 

Mad Men est pourtant loin d’être une série empreinte de nostalgie. En aucun cas, les années 50-60 ne sont présentées comme un paradis perdu, le symbole d’une Amérique plus morale. 

Derrière le vernis glamour, tout n’est finalement que chaos et déception

La saison 5 se chargera de convaincre ceux qui en doutaient encore : ce qui fait le charme de Mad Men, c’est sa lenteur, sa mise en scène léchée. Plus encore que ses publicitaires aux costumes impeccablement taillés et ses femmes aux tenues affriolantes. 

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