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Mexique et Canada : partenaires privilégiés pour Obama

 

[image:1,l]Entré en vigueur au 1er janvier 1994, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est un accord de large portée, qui régit les règles du commerce et de l’investissement entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. Mais, l’ALENA, c’est plus que ça…

La cadre d’un partenariat étroit

Les dirigeants américain, canadien et mexicain devraient aborder de « nombreux sujets concernant la coopération entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, en se concentrant sur la croissance économique, la compétitivité, la sécurité, l’énergie et les changements climatiques ».

En effet, l’ALENA s’est aussi imposée comme un cadre de collaboration de plus en plus étroit entre les trois gouvernements, indispensable alors que, sur de nombreux dossiers, les intérêts des trois capitales, divergent fondamentalement.     

Le dernier sommet pour Felipe Calderon, allié fidèle de Washington

La Constitution mexicaine interdit à Felipe Calderon de briguer un second mandat. Il cèdera donc le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle dont le 1er tour est prévu le 1er juillet prochain. Sans préjuger de l’identité et du positionnement politique de son successeur, Washington regrettera sans ce président mexicain, tant il est révélé être, depuis son élection en 2006, un allié fidèle et surtout un partenaire pragmatique.

Sa décision, en 2006, de mobiliser l’armée pour combattre les organisations criminelles – cartels en premier lieu – et lutter contre le trafic de drogue a été accueilli très favorablement à Washington. Une décision courageuse qui a coûté la vie à près de 50000 personnes en 6 ans. George W. Bush s’est lancé dans une coopération sans précédent avec Mexico en matière de lutte contre la criminalité des deux côtés de la frontière. Une attitude que Barack Obama a fait sienne, et même amplifié, au cours de son premier mandat.

Washington et, même si le Canada est moins directement concerné, Ottawa chercheront à obtenir des assurances quant à la continuité de cette politique. L’évolution des politiques de lutte contre le trafic de drogues et l’immigration clandestine en dépend.

Une occasion pour Barack Obama de « draguer » l’électorat hispanique

Barack Obama, candidat à sa réélection lors de l’élection présidentielle du 6 novembre prochain, pourrait profiter de ce sommet pour tenter d’accroître la cote de confiance dont il jouit auprès de l’électorat hispanique. Les trois hommes devraient également préparer le sommet des Amériques prévu mi-avril à Carthagène des Indes, en Colombie. Une autre occasion suivie de près par la communauté hispanique.

Pour Barack Obama, sa capacité à conserver le soutien de l’électorat hispanique devrait jouer un rôle déterminant dans sa capacité à obtenir un second mandat lors de la prochaine présidentielle américaine – en raison du poids démographique croissant de cette communauté mais aussi parce que des rumeurs, de plus en plus pressantes, font de Marco Rubio, le sénateur de Floride d’origine cubaine, un possible favori dans la sélection d’un candidat à la vice-présidence par le parti républicain.

L’ALENA, un outil de croissance en attendant le Partenariat trans-Pacifique

Depuis 18 ans, les trois partenaires se sont efforcés d’éliminer systématiquement la plupart des obstacles, tarifaires et non tarifaires, au libre-échange et à l’investissement. Résultat : le volume des échanges a triplé pour atteindre, désormais, près de 1000 milliards de dollars. Le Canada reste le premier pays destinataire des exportations américaines, suivi du Mexique.

Au cours de son premier mandat, le président Barack Obama a mis le cap à l’ouest, délaissant l’Europe à l’est, mais aussi ses voisins mexicains et canadiens, au profit du Pacifique et, au-delà, de l’Asie. En novembre 2011, le congrès de l’APEC a jeté les bases d’une nouvelle zone de libre-échange d’une taille inédite : le Partenariat trans-Pacifique regrouperait les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, Brunei, le Chili et le Pérou. Pourraient y participer le Japon, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle Guinée, la Corée du Sud mais aussi le Mexique et le Canada. Un nouveau cadre qui pourrait rendre obsolète l’ALENA mais auquel l’ALENA aura préparé le terrain.

Le sommet de lundi doit débuter par une réunion entre les trois dirigeants et certains membres de leurs cabinets puis se poursuivre par un déjeuner à huis clos, avant une conférence de presse tripartite.

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