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Retour sur les grandes catastrophes du XXème siècle

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Naufrage du Titanic : Nuit du 14 au 15 avril 1912

L’histoire du RMS (le Royal Mail Ship) Titanic est connue de tous, mais reste une des plus grande catastrophe maritime en temps de paix. Faisant la fierté de la White Star Line et des ouvriers de Belfast en Irlande, ce navire légendaire a nécessité un chantier de trois ans (de 1909 à 1912). Il s’agissait alors du plus luxueux et du plus grand paquebot jamais construit.

Doté des dernières technologies maritimes, le Titanic est jugé, par les medias, incroyablement fiable, mais pas insubmersible. Lors de son voyage inaugural, allant de Southampton à New York, il percute un iceberg et coule 3 heures plus tard au large de Terre-Neuve, au cœur de l’Atlantique. 1500 personnes trouvent la mort ce soir-là.

Alors que la coque du bateau est compartimentée, pour qu’il puisse flotter même en cas d’inondations, il n’aura fallu qu’un choc d’environ 40km/heure pour le plonger au fond de l’Océan. Des faiblesses techniques amplifiées par de nombreuses erreurs humaines : un nombre insuffisant de canots de sauvetage, des lacunes au cours des procédures d’évacuation… Au final seul 711 des 2 000 personnes présentes seront évacuées, alors que près de la moitié des places étaient encore disponibles sur les canots.

Deux ans après le drame, la convention internationale SOLAS (Safety of Life at Sea) procèdera à de radicales modifications réglementaires afin d’assurer une meilleure sécurité des équipages et passagers en mer. Ces normes du début du siècle sont toujours en vigueur aujourd’hui.
 

Explosion du zeppelin LZ 129 Hindenburg : 6 mai 1937

Le dirigeable LZ 129 est le plus grand aéronef jamais construit. Affecté au transport commercial des passagers, ce gigantesque zeppelin était surtout devenu un symbole de la puissance nazie. Ses dimensions impressionnantes le rendaient visible à des kilomètres: Il affichait ainsi 247 mètres de longueur, pour 47m d’envergure ! Une visibilité qui en a fait un très bon outil de propagande, puisque les Allemands s’en servaient pour larguer des prospectus mais aussi diffuser de la musique et des discours.

Le projet initial prévoyait d’utiliser de l’hélium, gaz ininflammable, pour le faire voler. À cette époque, ce gaz coûte très cher car il provient de sources américaines, qui ne tarderont pas à imposer un embargo. Les ingénieurs choisissent donc du dihydrogène pour assurer la sustentation de l’appareil. Après 14 mois de bons services, le dirigeable s’enflamme en plein vol, alors qu’il allait atterrir à Lakehurst, dans l’État du New Jersey, aux États-Unis. Il s’écrase au sol en 34 secondes. 35 des 97 personnes à bord périssent lors de l’accident.

Même si la cause n’est aujourd’hui encore pas très claire (incendie, conditions atmosphériques, sabotage…), l’impact médiatique fût énorme. C’est le premier incident à avoir été filmé, et sa diffusion portera préjudice à l’ingénierie allemande. Après l’accident, tous les appareils volants n’auront plus recours à l’hydrogène mais à l’hélium.

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Effondrement du Pont de Tacoma : 7 novembre 1940

Le pont suspendu de Tacoma relie les villes de Tacoma et Gig Harbor, dans l’État de Washington. Il fait référence à l’un des plus célèbres accidents de génie civil. Inauguré le 1er juillet 1940, il s’étend sur 1 822 mètre dans le vide.

À peine quatre mois plus tard, l’incident se produit. Des oscillations de grande amplitude, en torsion, sont visibles dans la matinée, causées au départ par un vent de 65 km/h. Les mouvements du pont, finissant par s’autoalimenter, firent rompre les câbles et toute la structure s’effondra une heure plus tard.

Devenu un cas d’école, les chercheurs ont compris, trop tard, que le pont de Tacoma avait été dimensionné pour résister au vent, mais sans tenir compte des effets statiques. Un phénomène qui est aujourd’hui systématiquement étudié.
 

Accident de l’usine de Bhopal : 3 décembre 1984

L’accident de l’usine Union Carbide, dans la ville de Bhopal, en Inde, est le drame industriel le plus meurtrier de ces dernières décennies.

Au milieu des années 1960, l’Inde dont la population explose, vise l’autosuffisance alimentaire. Le projet de construire une immense usine de production de pesticides est donc bien accueilli. Cette dernière permettrait de sauver 10% des récoltes annuelles. En 1977, le gouvernement indien exige la construction d’une seconde usine, à 5 kilomètres de la ville de Bhopal. Attirée par la création d’emplois, l’accès à l’eau et la nourriture, la population arrive en masse dans la zone. En quinze ans, la ville passe de 385 000 à 800 00 habitants.

Le site industriel est donc désormais entouré d’une ville dense, ou pullulent les abris de fortune, érigés sans le moindre schéma d’urbanisme ni de sécurité.

Rapidement, de nombreux dysfonctionnements sont constatés au sein de l’usine, mais rares sont réparés. Bien qu’ils en soient informés, les différents accidents ne semblent pas éveiller les inquiétudes des dirigeants. Dans la nuit du 2 au 3 décembre, la pression d’un des réservoirs de l’usine augmente dangereusement. Ce dernier est rempli d’isocyanate de méthyle, un composé chimique extrêmement toxique et allergène.

Le personnel, qui n’est pas toujours bien formé (on avait licencié plusieurs ingénieurs et techniciens pour faire des économies), commence à ressentir les effets du gaz. La température du réservoir augmente sans cesse et la cuve se met à trembler. Il est déjà trop tard. Le couvercle en béton se fend et la valve de sécurité explose, laissant échapper un nuage mortel qui s’étend sur 25 km2. Des milliers de personnes, alors endormies, subissent une cécité partielle suivie de graves insuffisances respiratoires3 828 personnes trouveront la mort, mais plus de 360 000 personnes seront touchées, à des degrés d’invalidité différents.

La bataille juridique qui s’en est suivie aura au moins permis la réduction des émissions toxiques dans de nombreuses grandes firmes industrielles.
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Explosion de la navette Challenger : 28 janvier 1986

Les images de l’explosion de la navette Challenger restent gravées dans la mémoire de nombreuses personnes. Cette navette spatiale américaine, qui avait déjà fait ses preuves en effectuant 9 missions en orbite, s’est désintégrée au cours de son décollage, après seulement 73 secondes de vol. Les sept membres de l’équipage y ont péri.

L’une d’eux, Christa McAuliffe était une jeune institutrice choisie parmi des milliers de volontaires afin de devenir la première citoyenne de l’espace, non astronaute professionnelle. L’expérience ne fut pas retentée par la suite. Alors que la probabilité d’accident du dispositif était minime, c’est une nouvelle fois un défaut technique qui va être au cœur de la tragédie. Dans le cas de Challenger, c’est la rupture d’un joint maintenant un propulseur qui est à l’origine de l’accident. Il avait visiblement souffert de conditions climatiques : les températures glaciales de la nuit précédant le tir et auraient nui à sa solidité.

Lors du décollage, sa rupture progressive a ouvert le passage à une flamme qui s’est attaquée à des éléments essentiels de la structure. Quelques secondes plus tard, les propulseurs lâchent et tout se désintègre. Un accident qui permettra le renforcement accru des tests avant chaque décollage.

Malgré les pertes humaines et les tragédies causées, ces défaillances techniques et humaines ont permis d’améliorer, sur le long terme, les pans de l’industrie concernées.
 

À ce palmarès de catastrophes, s’ajoutent de nouvelles séries de désastres humains et écologiques :

–        Explosion au gaz dans l’école de New London, au Texas : 18 mars 1937 (C’est après cet incident qu’a été ajouté un arôme artificiel permettant de détecter les fuites de gaz)

–        Accident de la centrale de Tchernobyl (cause majoritairement humaine): 26 avril 1986

–        Le crash du mont Sainte-Odile : 20 janvier 1992

–        Accident du train à grande vitesse ICE 1 : 3 juin 1998

–        Crash du Concorde : 25 juillet 2000

–        Explosion de la plateforme DeepWater Horizon : 20 avril 2010

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