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Sommet de Rio + 20, un échec annoncé ?

[image: 1,l] En juin prochain, 20 ans après le premier Sommet de Rio, une nouvelle Conférence des Nations Unies sur le Développement durable se tiendra au Brésil. Son objectif, selon l’ONU, permettre à la centaine de chef d’État et de gouvernement présents de « poser les fondations d’un monde de prospérité, de paix, et de durabilité ». Le pari n’est pas gagné.            

De négociations en négociations

Les politiciens ont beau être conscients de la nécessité de mettre en place un nouveau modèle de développement durable, les séances de négociations sont « un peu difficiles », relève Brice Lalonde, coordonnateur exécutif de la conférence. Les pays pauvres redoutent une « économie verte » qui, en associant développement économique, lutte contre la pauvreté et respect de l’environnement, aboutirait à des mesures susceptibles d’entraver leur développement. Les États-Unis et le Brésil, eux, refusent catégoriquement de remplacer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) par une Organisation mondiale de l’environnement, comme l’a suggéré l’Europe.

Crise écologique contre crise économique

En période de crise, les gouvernements se montrent frileux. Et, alors même qu’une meilleure gestion des ressources serait une réponse à la crise économique, ils risquent, une fois de plus, de sacrifier la question écologique sur l’autel de la rigueur« La crise économique a fait de l’usage durable des ressources quelque chose qui n’est plus à l’ordre du jour », regrette Laurence Tubiana, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Au mieux, Rio + 20 aboutira à un texte qui manque d’ambition et à de nouveaux « objectifs de développement durable ».

La société civile en renfort

« Nous avons besoin d’un véritable changement du système et pas d’une solution qui consiste à conduire les marchés financiers à piller la nature » peste Nicola Bullard, de l’organisation Focus on the Global South. Son association fait partie du « Collectif Rio +20 », qui se mobilise, avec une quarantaine d’autres organisations, « pour un changement de civilisation qui se conjuguera avec une gestion collective et responsable de la planète ». « Nous attendons très peu de choses de la conférence officielle », a indiqué à l’AFP, Bazileu Alves Margarido, de l’Institut Démocratie et Développement durable (IDS). « Nous voyons Rio+20 sans volonté politique de changer les choses ».

En marge de Rio + 20, le collectif se réunira, du 15 au 23 juin, en un « Sommet des peuples ». 30 000 personnes, parmi lesquelles des Indignés d’Espagne, des représentants du Printemps arabe et des Indiens d’Amazonie, devraient y participer. La révolution écologique est en marche.  

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