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William et Kate, un an après et un seul faux-pas…

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Le mariage entre le Prince William et Kate Middleton il y a un an et, depuis, les sorties régulières des deux tourtereaux restent souvent confinés aux pages « people », de la presse du même nom. Pourtant, l’enjeu est tout autre. De la réussite de cette alliance dépend l’avenir de la monarchie britannique. Que ce soit après sa grand-mère ou, plus tard, après son père, Charles – le débat sur l’échéance n’est pas l’objet ici -, William sera roi, chef d’État du Royaume-Uni et de tous les pays qui le souhaiteront à travers le Commonwealth, aux quatre coins du monde, avec, comme le veut la tradition, Kate, ou plutôt Catherine, reine à ses côtés. Rien de négligeable, tant les 60 ans de règne d’Elizabeth II ont pu démontrer l’apport du monarque, dans sa version britannique.

Le mariage de la dernière chance

Il y a vingt ans, en 1992 – une « annus horribilis », de son propre aveu – la reine Elizabeth II avait vu trois de ses quatre enfants se séparer de leurs conjoints : la princesse Anne et Mark Phillips d’abord, le prince Andrew et Sarah Ferguson ensuite et puis, coup de tonnerre, le prince et la princesse de Galles, Charles et Diana, en décembre de cette année.

Cinq ans plus tard, la mort accidentelle de Diana, à Paris, le 31 août 1997, et l’incompréhension manifeste, entre une famille royale endeuillée et un peuple hystérique qui, à tout prix, entendait partager ce deuil, ont suscité un tel choc que l’institution monarchique est apparue menacée comme jamais. À défaut de perdre la tête, Elizabeth risquait de laisser échapper sa couronne – et si, par miracle, elle-même y échappait, les chances de voir son fils, Charles, lui succéder paraissaient bien minces.

« Plus jamais ça », aurait promis la souveraine. Plus de frasques, plus de scandales, plus de mésalliances… au point de consentir au remariage de son fils aîné et successeur, Charles, avec sa maîtresse, Camilla Parker-Bowles. Tout cela aurait pu signifier la fin de tout, de mille ans d’histoire, il n’en a rien été. Avec la retenue et le sens du devoir qui, plus que tout, la caractérisent, Elizabeth II est parvenue au fil des ans à reconstruire les conditions d’un avenir pour la monarchie britannique. Cet avenir, c’est encore elle – malgré ses 86 ans qu’elle a fêtés la semaine dernière –mais cet avenir, c’est surtout une nouvelle génération de « royals » : ses petits-enfants auxquels elle a su, semble-t-il, inculquer le sens du devoir dans la lignée d’une tradition séculaire.

William n’est pas Charles

La naissance de William, le 21 juin 1982, a été célébrée par les Britanniques comme aucune autre : « It’s a boy, it’s a boy ! », chanté devant Buckingham Palace et, partout, à travers le royaume. C’était garçon, c’était un prince et c’était, déjà, un futur roi.

Beaucoup a été écrit sur sa mère, DianaWilliam n’avait que quinze ans lors de sa disparition. Il n’avait que quinze ans, mais avait déjà tant vécu… Avant et après qu’elle ne divorce de CharlesDiana a veillé à l’élever le plus « normalement » possible, dans un palais, entouré de domestiques, mais en le sensibilisant, aussi souvent que possible, aux multiples réalités du monde dans lequel il grandissait. Il en garde, semble-t-il, une capacité à la « normalité » qu’atteste sa détermination à poursuivre encore une carrière militaire ordinaire, avant de se consacrer pleinement à ses obligations princières. Diana, souvent présentée comme une adversaire de la famille royale, était elle-même issue d’une grande famille aristocrate anglaise et ne rêvait que d’une chose : voir son fils sur le trône.

Contrairement aux idées reçues, elle partageait pleinement, sur ce point, le sentiment de sa belle-mère, Elizabeth. Très tôt, dès la jeune adolescence de William, la reine a pris l’habitude de le recevoir les dimanches après-midi pour des « masterclasses » autour d’un thé. Par son enseignement, elle a préparé William à prendre sa place, le moment venu, dans la longue lignée de souverains britanniques, mille ans d’histoire.

Charles, son père, est souvent mal considéré, injustement. Héritier du trône depuis sa naissance, prince de Galles depuis plus longtemps que quiconque dans l’Histoire, il a su donner un sens à son existence, en s’investissant dans de multiples causes : au premier rang desquelles la défense de l’environnement, la préservation des traditions et la promotion des jeunes en difficulté. Il a, lui aussi, imprégné son fils de la nécessité de servir l’intérêt général. Mais, William, à la différence de son père, confronté à des parents absents, a lui bénéficié de ces multiples influences. Un cocktail réussi – les faits l’attestent.

Kate n’est pas Diana

Le 29 juillet 1981, le mariage de Charles et Diana fut qualifié, déjà, de « mariage du siècle ». Moins d’un mois après, de retour de voyage de noces sur le yacht Royal Britannia, le prince et la princesse de Galles connaissaient leurs premières difficultés conjugales. Une maîtresse dans un placard, anorexie ou boulimie, difficultés à s’intégrer dans une famille royale sclérosée… À tout juste 20 ans, Diana était incapable de faire face et Charles restait indifférent, la tête et le cœur ailleurs. La métamorphose de la princesse en icône mondiale, quelques années plus tard, ne fera qu’aggraver le péché originel. « Nous étions trois dans ce mariage », admettrait-elle, dix ans plus tard. Trois, quatre, cinq, beaucoup trop…

Kate n’a rien à voir avec Diana. Selon la légende, ses beaux-parents ne s’étaient vus qu’une dizaine de fois avant leurs fiançailles. « Waitie Katie » – « Katie l’attente » – a vécu une histoire – consommée – de plus de sept ans avec son prince charmant avant de se fiancer et de l’épouser. Elle a été scrupuleusement testée, mise en garde, préparée avant de lever le veto royal et de remonter, sous les caméras du monde entier, l’allée centrale de l’Abbaye de Westminster. Une jeune femme intelligente, éduquée pour remplir une tâche extraordinaire et, un jour, devenir reine.

Elles étaient nombreuses les postulantes. William l’aimait. Elle a su se montrer à la hauteur. Pendant des années, pas un faux-pas. Et depuis un an, pas davantage, pas de faux-pas, sauf un…

« An heir and a spare… »

La première mission de l’épouse de l’héritier du trône est de lui donner un héritier, un héritier ou une héritière, puis un autre ou une autre « de rechange », au cas où… Les rumeurs les plus farfelues ont couru au cours de l’été. A-t-elle été enceinte ? A-t-elle perdu l’enfant ? On l’ignore.

Une chose est sûre. À 30 ans, elle dispose d’un peu de temps, mais pas trop. Si l’on peut comprendre que les deux « just married  » aient pu choisir de profiter un peu, seuls, de leur nouveau statut, de ne rien précipiter pour ne rien gâcher, l’absence d’une « heureuse nouvelle » dans la prochaine année deviendrait préoccupante et ne manquerait pas de relancer les supputations sur l’avenir de la monarchie britannique.

Nul doute que William et Kate sauront y remédier… 

Souvenirs…

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