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Après la présidentielle, le nouveau duel français

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[image:1,l]À peine le temps d’accueillir le nouveau président, les Français sont de nouveaux appelés à renouveler les membres de leur Assemblée nationale lors des élections législatives.

6 540 candidats pour 577 sièges

Les 10 et 17 juin prochains, les électeurs français confirmeront, ou pas, par leur vote, le gouvernement créé depuis quelques jours par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Pour cette élection décisive, 6 540 candidats, dont 40% de femmes, sont en course, dans 577 circonscriptions.

Si le Parti socialiste part actuellement favori, rien n’est joué et la configuration du vote pourrait bien contredire les prévisions des instituts de sondage, qui donnent le parti du gouvernement vainqueur à 45-46% des voix contre 32-33% pour la droite, perdante de l’élection présidentielle.

Autre enjeu de ces élections, la formation du gouvernement. Nommés par le Premier ministre depuis mercredi 16 mai, ils ont été immédiatement avertis : les perdants dans leur circonscription perdront également leur place au gouvernement. De quoi corser une élection peut-être un peu jouée d’avance pour certains d’entre eux.

Chaises musicales dans les ministères

Elles sont d’ailleurs au moins deux à ne pas prendre un tel risque. Christiane Taubira, garde des Sceaux, députée de Guyane et Najat Vallaud-Belkacem, députée de Lyon et porte-parole du gouvernement, ont toutes deux renoncé à concourir de nouveau dans leur circonscription.

Parmi les ministres qui ont quelques soucis à se faire, sans toutefois partir perdants, Aurélie Filipetti, nouvelle ministre de la Culture, députée de la Moselle, Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances et député du Doubs, ainsi que Benoît Hamon, ministre de l’Économie sociale et solidaire et député des Yvelines vont tout faire pour conserver leur sacro-saint siège à l’Assemblée. En tout, 25 ministres devront confirmer, d’ici un mois, leur place au gouvernement.

Le défi UMP : sauver les meubles

Pour l’UMP, le défi n’est pas le même. Perdant de la présidentielle, le parti dirigé par Jeean-François Copé n’a pas encore abandonné l’idée d’une majorité parlementaire, animé par l’idée que les Français ne souhaitent pas voir un seul et même parti tenir toutes les entités politiques de France. Néanmoins, leur position de faiblesse ne leur permet actuellement qu’espérer remporter un maximum de circonscriptions pour peser dans le débat parlementaire.

L’UMP devra aussi jouer avec l’élément FN qui, enthousiasmé par cet élan présidentiel a vu près de 20% de Français choisir Marine Le Pen au premier tour, souhaiterait, pour une fois, avoir au moins un ou deux députés à l’Assemblée. Après avoir essuyé la gifle UMP, qui a affirmé qu’aucune voix ne serait attribuée au FN en cas de triangulaires, l’unique objectif du FN est donc de semer le trouble et de faire barrage à l’UMP.

L’UMP va devoir appliquer une stratégie défensive en  essayant de conserver un maximum de sièges. Quelques grands ténors seront peut-être entraînés dans la tourmente : Jean-François Copé pour la Seine-et-Marne, Xavier Bertrand dans l’Aisne et Nadine Morano en Meurthe-et-Moselle ne sont ainsi pas assurés de rester quelques années de plus à l’Assemblée.

La soap-législative

Parmi les circonscriptions à suivre durant cette élection, Hénin-Beaumont est sans doute la plus trépidante. Elle verra s’affronter la patronne du FN, Marine Le Pen et son grand adversaire de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.

Les candidatures insolites ne feront pas défaut à cette édition. Ainsi, Céline Bara, actrice porno, ancienne « taularde » sera candidate dans la première circonscription de l’Ariège pour le MAL (Mouvement antithéisme et libertin), où elle tentera ainsi d’imposer ses idées à base de libération sexuelle et de stérilisation des personnes handicapées.

Dieudonné, comme à son habitude sera candidat à Dreux, en Eure-et-Loir, pour son parti anti-sioniste.

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