[image:1,l]On la disait fatiguée, un peu déprimée. Victime d’un baby-blues, peut-être. Maman d’une petite Giulia depuis octobre dernier, Carla Bruni-Sarkozy semblait avoir du mal à surmonter les effets de la grossesse. Les traits tirés, le visage « botoxé », elle avait surpris à chacune de ses apparitions publiques. Remisés au placard, les tailleurs à la Jackie Kennedy ! C’est derrière des vêtements informes que l’ex-mannequin avait pris l’habitude de dissimuler ses rondeurs post-natales. À tel point que l’Express avait fini par s’interroger: « Carla Bruni est-elle encore l’atout charme du président? »
La défaite de son mari à la présidentielle semble lui avoir redonné des ailes. En séjour au Maroc, celle qui affirmait en 2010 ne pas vouloir que son époux brigue un second mandat, goûte à sa liberté retrouvée. Et profite de ses vacances, dans une résidence appartenant à la famille royale chérifienne et située au cœur de la palmeraie, pour préparer une rentrée qui s’annonce déjà bien chargée.
Un album pour l’automne
La chanteuse, qui avait dû mettre sa carrière entre parenthèses, pourrait bien sortir son quatrième album cet automne. Il lui faudra, pour cela, reprendre assez tôt le chemin des studios. « Le disque n’est pas terminé » a confié Bertrand de Labbey, son agent, au Figaro.fr. « Les pistes instrumentales sont finies mais les voix et les voix additionnelles ne sont pas entièrement posées, la grossesse de Carla Bruni ayant interrompu le projet ». Ce nouvel opus, dont, le titre n’a pas encore été dévoilé, devrait être l’occasion, pour l’ex-Première dame, de régler ses comptes avec les « diseux », ces mauvaises langues qui affirmaient qu’elle ne resterait pas longtemps avec Nicolas Sarkozy et auxquelles elle a consacré une chanson.
Du mal à exister « en tant qu’artiste »
« Peut-être que le public va lui en vouloir d’avoir été Première dame mais moi, je trouve ça idiot! », déclarait, début mai, son ami Jean-Louis Bertignac, du groupe Téléphone. « Honnêtement, elle a un vrai talent pour composer, elle l’a prouvé avec son premier album. » Pour le critique musical Bertrand Dicale, interrogé par l’AFP, les choses sont moins évidentes. « Carla Bruni-Sarkozy aura beaucoup de mal à exister en tant qu’artiste. On aura tendance à confondre deux voix, deux personnages, le politique et la chanteuse. » D’autant, souligne-t-il, que « ce n’est pas une chanteuse qui se contente d’enregistrer des reprises. Ce qu’elle chante, c’est sa vie. »
Sortir du champ politique
Au final, estime Arnaud Mercier, politologue et professeur à l’Université de Lorraine, « la façon dont elle pourra rebondir dépendra de la façon dont va se comporter l’ancien président ». Et de préciser: « S’il sort un temps du champ politique et que toutes les activités de l’ex-Première dame n’apparaissent pas comme autant d’opérations de communication visant à remettre son mari sur son cheval, alors son retour en grâce dans son ancien univers professionnel sera facilité ». Carla Bruni devrait, quoi qu’il en soit, continuer à œuvrer pour sa fondation. Créé en 2009, l’organisme, qui lutte contre l’illettrisme et milite pour un plus grand accès à la culture, inaugurera cet été deux structures établies dans des services pédiatriques pour polyhandicapés.