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Croissance en Europe : les suggestions de l’OCDE

[image:1,l]Les prévisions de croissance de l’Organisation de coopération et de développement économiques restent stables par rapport aux précédentes, en novembre dernier : +1,6% en 2012 et 2,2% l’année prochaine pour l’ensemble des 34 pays de l’OCDE, après +1,8% en 2011. Seule ombre au tableau, seule inquiétude, susceptible de compromettre la fragile reprise mondiale : la situation en Europe et, plus particulièrement, en zone euro.

Une reprise fragile

Aux États-Unis, la demande du secteur privé devrait doper l’activité à hauteur de 2,4 % cette année et de 2,6 % supplémentaires en 2013. Au Japon, le PIB devrait croître de 2 % en 2012 et de 1,5 % en 2013.

Dans la plupart des économies émergentes, l’activité reste soutenue mais les enjeux au niveau de l’action publique diffèrent suivant les pays, car si l’inflation agit comme un frein sur les revenus réels dans certains d’entre eux, dans d’autres, elle reste faible. Dans certains pays, cette inflation modérée donne aux pouvoirs publics une marge de manœuvre qui pourrait être mise à profit pour soutenir l’activité.

Dans les pays en meilleure posture, la reprise, certes bienvenue, n’est cependant pas assez vigoureuse pour compenser une croissance nulle, voire négative, ailleurs en Europe. Les pays déficitaires doivent s’attaquer au problème de leur faible compétitivité, alors que dans les pays qui affichent un excédent, un ajustement structurel et une hausse des salaires permettraient la mise en place d’un processus de rééquilibrage propice à la croissance, selon l’OCDE.

L’Europe, talon d’Achille de l’économie mondiale

Dans la zone euro, le PIB devrait selon les prévisions se contracter de 0,1 % cette année, avant de se rétablir pour atteindre 0,9 % en 2013.

En Europe, la confiance des entreprises et des ménages est ténue, les marchés de capitaux sont tendus et les conséquences négatives de l’assainissement budgétaire sur la croissance à court terme risquent d’être lourdes, particulièrement dans les pays les plus durement touchés par la crise de l’euro, selon l’OCDE.

« La crise dans la zone euro reste le seul risque de baisse pour les perspectives mondiales » a déclaré l’Économiste en chef de l’OCDE, l’Italien Pier Carlo Padoan, à l’occasion de la sortie du dernier rapport de l’institution internationale.

La mise en garde aux Européens

Pour éviter un tel scénario catastrophe, le Secrétaire général de l’OCDE, le Mexicain José Angel Gurria lance un appel aux dirigeants européens qui doivent se retrouver, mercredi 23 mai, à Bruxelles, pour un sommet informel : « Avec une croissance lente, un niveau de chômage élevé et une marge de manœuvre limitée, concernant l’espace de mesures macroéconomiques, les réformes structurelles sont les remèdes à court terme pour stimuler la croissance et renforcer la confiance ».

Si rien n’est fait dans l’immédiat, la crise européenne risquerait de s’aggraver et de s’étendre au-delà de la zone euro. Les conséquences sur l’économie mondiale pourraient être graves. Pour éviter que cela ne se produise, des mesures doivent impérativement être prises, au niveau national comme au niveau supranational.

Les suggestions de l’OCDE à l’UE

Il conviendrait, avant tout, de mettre en place des réformes structurelles étendues dans des domaines tels que l’éducation, l’innovation, la compétition et la croissance verte.

Ensuite, les pays de la zone euro devraient renforcer le pare-feu afin de prévenir toute contagion de la crise financière de la zone euro. Puis, il conviendrait de redonner un nouveau souffle au marché unique européen pour stimuler l’accroissement de l’activité économique. Il faudrait augmenter les financements de projets d’infrastructure par la Banque européenne d’investissement. Et enfin, il apparaît indispensable à l’OCDE d’exploiter de manière plus judicieuse les ressources de la Banque centrale européenne.

Autant de « suggestions » qui seront sans doute évoquées à Bruxelles, lors du Sommet européen informel du mercredi 23 mai.

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