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Edward Kennedy, celui qui avait révélé le scoop du siècle

[image:1,l]L’agence de presse AP a présenté ses excuses posthumes, vendredi 4 mai, au journaliste Edward Kennedy, qu’elle avait licencié aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale après que ce dernier ait annoncé la reddition de l’Allemagne.

Ces journalistes qui ne devaient pas révéler le scoop du siècle

Nous sommes le 7 mai 1945, Edward Kennedy fait partie d’un groupe de 17 journalistes présents à Reims, alors que l’Allemagne se rend en Union Soviétique et que le Maréchal Wilhelm Keitel signe l’acte de capitulation sans conditions de la Wehrmacht.

Joseph Staline, victorieux, veut que cette victoire soit fêtée à Berlin, en terre conquise, et exige l’organisation d’une deuxième cérémonie, dès le lendemain, dans la capitale allemande.

Les journalistes présents sur place reçoivent donc l’ordre de retenir l’information que toute la planète attend. Ils sont d’abord contraints à un embargo de quelques heures, finalement étendu jusqu’à 36 heures, c’est-à-dire jusqu’au 8 mai 1945 à 15 heures.

Edward Kennedy, assis sur le plus gros scoop de sa carrière, n’a pas tenu. Après avoir essuyé le refus d’un officier en charge de la censure afin de lever l’embargo, celui-ci réussit à subtiliser un téléphone de l’armée afin de téléphoner à l’antenne londonienne d’Associated Press.

Licencié, traité comme un paria

En quelques minutes, la nouvelle de la libération s’était répandue, le monde célébrait la fin de la guerre. Pendant ce temps, Edward Kennedy était expulsé de l’armée américaine qui l’avait accrédité et licencié d’Associated Press.

L’homme qui a délivré une des plus grandes nouvelles du 20ème siècle a terminé sa carrière dans l’oubli et le mépris, considéré comme un paria.

67 ans plus tard, Associated Press par la voix de Tom Curley, directeur général de l’agence, présente ses excuses à cet homme, qui a apporté la nouvelle d’un monde libéré du joug de l’ennemi. Celui-ci est désormais convaincu de la justesse de la démarche du journaliste. « Lorsque la guerre est terminée, on ne peut pas retenir l’information de cette manière. Le monde a besoin de savoir » a-t-il déclaré. Décédé en 1963 dans un accident de voiture, sa fille Julia a affirmé que son père aurait été très touché par la démarche de son agence. 

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