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Gouvernement et manifestants cherchent un consensus

[image:1,l]On les appelle les « négociations de la dernière chance ». Après plus de 100 jours de révolte dans les rues de Montréal et plusieurs villes du Québec, le gouvernement a entamé, lundi 28 mai, la discussion avec les manifestants afin de trouver un accord et de mettre un terme à la crise sociale qui fait le quotidien des Québécois depuis près de quatre mois.

Négociations tendues entre manifestants et gouvernement

Après huit heures de discussions durant la journée de lundi, les négociations doivent reprendre, mardi 29 mai à 13 heures, heure locale. Tous les participants étant soumis à un accord de confidentialité, aucune information n’a filtré concernant les aboutissements des premières heures de négociations.

Les manifestations n’ont pas cessé pendant que se déroulaient la réunion et 84 manifestants ont été arrêtés, sans violence, par la police dans la journée de lundi, pour entrave à la circulation. Ce geste des forces de l’ordre a été interprété, par de nombreux étudiants du mouvement social, comme une provocation à l’heure où un consensus doit être trouvé entre toutes les forces en présence.

Hausse des frais de scolarité et loi 78 font polémique

À l’origine des révoltes étudiantes, la hausse des frais de scolarité fait débat. Sujet auquel s’ajoute la promulgation par le Premier ministre, Jean Charest, de la récente, et déjà célèbre, loi 78 encadrant le droit à la manifestation. Loi qui interdit, sans préavis, les manifestations de plus de 50 personnes, et interprétée comme une grave entrave à la liberté d’expression.

Le gouvernement prévoit d’augmenter les frais de scolarité de 1 780 dollars sur une durée de 7 ans, à savoir près de 254 dollars par an. Cette augmentation permettrait de rapprocher les frais de scolarité québécois à la moyenne nord-américaine.

Le gouvernement se dit ouvert, les étudiants sont prudents

Actuellement, le gouvernement ne semble pas prêt à revenir sur sa décision, même si la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, a déclaré à l’AFP se présenter « sans être fermée à rien, avec ouverture. »

Côté étudiant, le scepticisme est de rigueur concernant un éventuel retour du gouvernement sur ses deux décisions polémiques. À l’AFP, le représentant du mouvement radical la ClasseGabriel Nadeau-Dubois, a déclaré « si Michelle Courchesne refuse d’aborder les frais de scolarité et la loi 78, c’est sûr qu’on peut sérieusement douter du temps qu’on va passer autour de la table ».

Une grave entrave à la liberté d’expression

Malgré la nouvelle interdiction du gouvernement, Montréal est depuis 10 jours le théâtre de nombreuses manifestations festives. Des milliers d’étudiants descendent chaque soir dans les rues, munis de casseroles et de cuillères en bois, pour protester contre la loi 78.

Des avocats se sont également joints à la foule, lundi 28 au soir, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une grave atteinte à la liberté. L’organisation Amnesty International, par son conseiller spécial, Javier Zunigay, a également dénoncé « un outrage aux libertés fondamentales ».

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